Ébola en RDC : l’OMS incapable de certifier les résultats des tests effectués à l’INRBLundi 25 Août 2014 - 14:15 L’épidémie est, pour l'heure, circonscrite à Djera, dans la Province de l'Équateur. Le Gouvernement déclare avoir pris toutes les dispositions pour contenir et limiter cette maladie dans cette partie de la République, a précisé le ministre de la Santé. « Ébola n’est ni à Mbandaka, ni à Kinshasa ». Ces propos du ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, tenus le 24 août à l’occasion d’un point de presse, tendent à rassurer l’opinion quant à la contingence de l’épidémie à Djera en territoire de Boende (Province de l’Équateur). Ce secteur est à vingt-cinq kilomètres de Boende-centre, soit à plus de 600 km de Mbandaka, chef-lieu de la Province de l’Équateur, et à plus de 1200 km de Kinshasa. C’est dans cette zone que la fièvre hémorragique d’Ébola est circonscrite pour l’heure et tout est mis en œuvre pour éviter sa propagation à vaste échelle. D’où la série des mesures prises par le gouvernement dont la mise en place d’une zone de quarantaine très vaste d’un rayon de 100 km2 dans ce secteur. Bien plus, entre 30000 et 40000 personnes habitant ce coin du pays sont interdites de quitter cette zone, tenues à l’œil par la police qui veille à tout mouvement migratoire. Cependant, la mise en quarantaine du secteur de Djera est relativisée par certaines ONG dont Médecins sans frontière (MSF) qui la juge inefficace pour stopper la propagation de l’épidémie. MSF plaide plutôt pour l'envoi rapide du personnel médical pour apporter les premiers soins aux malades. Pour rassurer davantage l’opinion et lever toute ambiguïté sur cette question, le ministère de la Santé a décidé d’ouvrir, dès cette semaine, un point d’information permanent afin de répondre à toutes les préoccupations relatives au virus d’Ébola. Entre-temps, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a laissé entendre, via son porte-parole, n’être pas en mesure de confirmer les résultats des tests effectués à l’Institut national de recherche biomédical (INRB) précisant qu’ils avaient été réalisés par les autorités de la RDC. L’OMS a même indiqué que les premières victimes enregistrées à Djera étaient atteintes d’une gastro-entérite hémorragique. Ce qui est évident, comme l’a laissé entendre le ministre de la Santé Félix Kabange Numbi, le virus d’Ébola détecté à Djera n’a pas été importé d’Afrique de l’Ouest et n’a aucun lien avec celui qui sévit dans cette partie du continent. « Ébola vient donc de la forêt équatoriale, de Djera et non de l'étranger », a-t-il précisé évoquant le décès de la femme d'un chasseur de viande de brousse décédée, le 11 août, après que son mari est parti chasser du singe. Elle aurait ensuite contaminé son médecin, puis son époux, dont les prélèvements ont permis de détecter le virus. Il s’agit maintenant d’identifier la souche de la maladie « zaïroise » réputée très virulente ou « soudanaise » ? Les résultats sont attendus d’ici quelques jours du Centre international de recherche médicale de Franceville au Gabon.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Traitement d'un malade atteint d'Ébola |