Italie : un master de volontariatVendredi 16 Août 2013 - 16:55 Partir en Afrique ou ailleurs pour aider ceux qui souffrent peut s’apprendre. Une université italienne va en faire une matière à enseigner Cela peut sembler bizarre, mais il n’existait à ce jour aucune formation au niveau d’université sur le volontariat. Du moins en Italie aucun établissement supérieur ne proposait de formation de base préparant au « métier » de volontaire. Tout au plus, des organisations humanitaires donnaient-elles quelques rudiments de connaissance à ceux qu’elles voulaient sur le terrain. La lacune est désormais comblée avec le master de volontariat que proposera l’université de Teramo, dans la région des Abruzzes (centre de l’Italie) à partir de l’année scolaire prochaine. Et l’initiative revient à une association catholique italienne de transport de malades vers le sanctuaire de Lourdes, en France, Unitalsi. Son vice-président, Dante d’Elpidio, explique : « il y a déjà quelque temps que nous caressions cette idée. Au cours de cette année, nous avons pu voir combien il était essentiel que les jeunes soient formés au monde de la souffrance. Cela est une ressource, pas un frein pour qui s’adonne à une formation, surtout si elle est basée sur la vie. » Pour sa part, le recteur de l’université de Teramo, Luciano d’Amico, affirme que son institution a accueilli cette idée avec enthousiasme : « Le master sera ouvert à tous. Les cours seront destinés à motiver les volontaires, à comprendre le fonctionnement d’une association, à gérer des relations. » Il y aura en tout cent places offertes pour cet enseignement qui commencera dès septembre, annonce-t-il. Le recteur souligne combien il sera important de baser un tel enseignement sur l’expertise consolidée des communicateurs même s’il ne s’agira pas seulement de donner aux futurs volontaires les clés des sciences de la communication. « Nous estimons que la Bonne Nouvelle [l’Évangile, NDLR] présente toujours une valeur inestimable, et nous voulons le faire comprendre aux jeunes générations trop souvent suffoquant sous le poids des scandales, de l’actualité la plus noire et des superficialités du monde des stars. Nous pensons pouvoir leur apporter une réponse qui les change des légèretés et des artificialités éphémères de notre époque », a-t-il ajouté. Comprendre le monde de la souffrance de manière professionnelle ne serait toutefois qu’une bonne action de plus de la part de croyants si la démarche n’associait pas les porteurs de handicaps. Les enseignants seront donc puisés également parmi les personnes qualifiées qui sont partiellement handicapées. Ce faisant, l’université de Teramo accomplit un double parcours : elle devient lieu où s’étudie scientifiquement la souffrance à soulager et un endroit dynamique d’intégration pour les personnes qui souffrent et qui n’ont pas pour seul horizon de se fermer sur leurs angoisses. En Italie comme dans bien nombre de pays, l’intégration des handicapés est un vœu pieux qui remplit des cartons à dépoussiérer à la veille de chaque campagne électorale. Lucien Mpama |