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Développement rural : le cri de cœur des populations de la zone PomboSamedi 8 Novembre 2014 - 16:45 Les populations de la zone Pombo dans le district d'Ollombo souhaitent une meilleure visibilité dans la mise en œuvre des projets de développement rural. Elles appellent les autorités nationales, notamment celles du département des Plateaux à faire des efforts nécessaires pour améliorer les conditions de vie de la population par la construction des infrastructures socio-économiques. Pour le président de cette zone, Basile Issombo, aucune action n'est envisagée à ce jour pour sortir ces populations de l'enclavement physique économique et social dans lequel elles sont plongées depuis des millénaires. Basile Issombo dénonce ce qu'il qualifie de ''manque d'intérêt'' pour sa zone par les autorités départementales. Au cours de l'entretien que nous avons eu avec ce dernier à Pombo en début de semaine, le président du village et président par intérim de la zone Pombo parle des difficultés récurrentes que connaissent les populations de la dite zone dans leur existence quotidienne. IL s'agit notamment selon lui de l'enclavement par manque de route convenable, du manque de structures sanitaires et scolaires. En effet depuis des millénaires, la zone Pombo est considérée comme une zone de misère à cause de son isolement dû au manque d'infrastructures. Certains fonctionnaires qui y sont envoyés pour servir n'osent même pas s'y rendre. C 'est le cas, a-t-on appris, du directeur de l'école primaire du village Yaba, situé à 15 Kilomètres de Pombo, l'une des rares écoles encore actives dans cette zone. Cet enseignant bien que promu directeur de l'école primaire de Yaba par note de service signée de son ministre de tutelle a crânement refusé de s'y rendre préférant rester en sous ordre dans son ancien poste. Un comportement qui étonne les paysans qui en appellent à la sagesse des autorités départementales. Depuis le début de cette année scolaire aucun enseignant n'est arrivé à Yaba et les enfants des villages Yaba, Pombo, Ibabi, sont obligés de traverser la rivière Alima chaque matin pour se rendre à l'école primaire de Tongo située à 3 kilomètres de l'autre côté. Parmi eux, des enfants âgés à peine de six ans qui doivent braver les risques de noyade a-t-on appris. Selon Basile Issombo les conditions de vie des populations sont Très précaires. Il n'existe aucune structure sanitaire dans cette zone. Les femmes accouchent sans assistance sanitaire et nombreuses d'elles n'ont jamais consulté un agent de santé pour des visites prénatales de même leurs enfants n'ont jamais été vaccinés. On signale aussi qu'il y a quelques années, un jeune couple qui était venu d'Emboli en consultation prénatale au dispensaire de Tchikapika de l'autre coté de l'Alima avait trouvé malheur en chemin. En effet après la naissance de leur enfant, le couple avait pris une pirogue pour rentrer au village. Mais au milieu de la rivière leur embarcation fut secouée par des vagues créées par le passage d'une péniche. Prise dans cette tourmente, la pirogue avait chaviré et le nouveau- né fut emporté par les eaux et noyé. Cette situation avait soulevé une vague d'émotions dans la zone et la population avait dénoncé le manque de structures sanitaires de l'autre coté de l'Alima. À ce jour la situation n'a guère évolué. Elle s'est plutôt dégradée de plus belle. Même si la comparaison n'est pas raison, les populations de l'autre coté de l'Alima regardent avec envie leurs frères de la rive gauche dont le niveau de vie ne cesse de s'améliorer grâce à la construction de la route Oyo-Tongo 45 kilomètres avec une partie bitumée entre Ekongo et Oyo soit 26 kilomètres environ; la route en terre Obessi -Tsono- Bomioko en passant par Bokombo, l'électrification totale de tous ces villages situés le long de la route, la dotation en structures modernes : écoles, dispensaires, sans compter la mise en œuvre du projet d'adduction d'eau potable. Tout ceci se passe dans les villages situés en majorité le long de la rive gauche de la rivière Alima alors qu'en face sur la rive droite aucune structure pareille ne voit le jour. La population en appelle à la générosité de la tutelle pour une mise en cohérence des projets de développement rural afin d'assurer l'équilibre social de la zone Pombo. Rappelons que le village Pombo est resté populaire grâce à la présence sur les lieux du premier poste administratif en terre Mbochi. Créé par l'administration coloniale vers les années 1887 au même moment que celui de Lekety, le poste de Pombo va devenir par la suite une subdivision administrative, l'équivalent aujourd'hui de district. Il avait pour limites les subdivisions de Gamboma au sud -ouest de Fort- Rousset, actuel Owando, au nord et de la likouala Mossaka ou Mossaka à l'est. À cette époque comme on peut le remarquer sur les cartes, la subdivision, Pombo avait juridiction sur les Terres de Lessombo siège à Tongo, de Ngatsono siège à Edou, de Andessa siège à Okona, de Pombo siège à Pombo de Onday Ndolla siège à Ngania. En réalité toute la zone qui longe l'Alima de part et d'autres des deux rives depuis Odouka, Oyo jusqu'à Tongo et de l'autre côté depuis Ollombo jusqu' à Yaba et Ibabi est composée des populations qui partagent les mêmes réalités culturelles et historiques. Les populations de ces deux rives sont issues des mêmes familles et la proximité est toute naturelle. C'est pour cette raison qu'elles ont tendance à se comparer au point de considérer comme une sorte d'injustice le déséquilibre remarqué dans la répartition des projets de développement mis en œuvre dans cette zone.
Emmanuel Mbengue Edition:Édition Quotidienne (DB) |