Grand Hôtel : avant-première mondiale de John of God à ne pas manquer vendredi

Selé M’Poko n’était pas le seul à se montrer enthousiaste à la présentation de sa comédie à la presse le 11 novembre au Grand Hôtel. En effet, c’est attablé avec Diane Kamuanga, Moïse Ilunga et Jean Shaka que l’on retrouvera dans la peau de trois des personnages principaux, qu’il s’est prêté à l’exercice ponctué par un extrait de quinze minutes du long métrage. Ainsi, à un peu moins de 72 heures de la projection, l’assistance a pu s’en faire une idée sommaire de l’extrait et constater que les dialogues sont en anglais et français doublé d’un sous-titrage dans la langue de Molière. Assez en tout cas pour titiller la curiosité de revenir vendredi, question de le voir en intégralité. Mais un téléchargement du film pour une vue sera possible le 21 novembre, a avisé Selé. Le tapis rouge sera déroulé à l’occasion de cette soirée VIP qui se tiendra au Salon Congo en présence des stars du film avec à son menu un show de Ferre Gola, cocktails et hors d’œuvre. Les billets sont déjà disponibles à 150 dollars américains.

À la fois coproducteur et réalisateur du long métrage dont il affirme qu’il s’agit de « la première comédie de Kinshasa depuis La vie est Belle », Selé M’Poko espère que les Congolais pourront y voir un motif de fierté. Il a ici expliqué sa motivation de trancher d’avec les clichés négatifs sur la RDC. Au-delà de l’envie de faire différent, quitte à montrer « une meilleure image de notre pays », a-t-il dit. Il a donné à voir « l’humour, la culture et habitudes congolaises ». L’on sait déjà que dans John of God, à la fois titre et nom du personnage central campé par Moïse Ilunga, il est question de « musique, sape et danse ». Et donc, loin du Congo de misère et de guerre, le réalisateur soutient avoir fait en sorte que l’on sorte du film avec une bonne impression et de la matière pour discuter ensuite. D’ajouter encore :« Pour une fois que ce n’est pas une histoire triste, je veux que les gens rigolent ».

Trente-huit jours de tournage

Le tournage du film s’est effectué l’an dernier en trente-huit jours, dont trois aux États-Unis et trente-cinq en RDC dans la période entre mai et octobre. « Nous avons commencé par tourner cinq jours au Congo en mai 2013, puis trois jours en juillet à New-York et trente jours entre octobre et novembre à Kinshasa », confié aux Dépêches de Brazzaville Selé. C’est donc plusieurs endroits familiers de leur ville que les Kinois retrouveront dans le film. Il y a notamment le show de Ferre Gola au Théâtre de Verdure, un passage du film réalisé, a-t-il souligné, « en présence de 3 500 figurants », une foule « pas toujours contrôlable » venue là en fait pour assister à un concert gratuit et boire sans débourser un rond.

Ce qu’il faudrait par ailleurs aussi retenir de l’expérience John of God, c’est que le pays regorge de « beaucoup de talents », s’est réjoui Selé. Et de vanter en particulier Moïse Ilunga comme « un vrai acteur, un professionnel et même un monstre ». Lui du reste, à son tour, a avoué avoir apprécié la familiarité avec le réalisateur. « C’était un ami sur le plateau au point qu’il m’arrivait de penser que c’était aussi mon film, que je le réalisai avec lui », affirmait le leader des Washiba. En sus, de ce côté convivial, le musicien a épinglé ce détail : « Il m’a fait signer un contrat avec mes droits », des propos renchéris de la sorte par Jean Shaka : « Les conditions de départ ne me mettaient pas en condition de discuter. Les propositions étaient humaines et non d’esclaves ».