Crise centrafricaine: l’Italie renouvelle son contingent à BanguiMardi 23 Décembre 2014 - 18:00 Des ingénieurs et des spécialistes du génie viennent prendre la relève des paras dans la capitale centrafricaine au sein de l’EUFOR-Centrafrique. Une quinzaine de nationalités se côtoient dans la capitale centrafricaine, Bangui, au sein de la mission de l’Union européenne de stabilisation. Il s’agit de 700 militaires qui, œuvrant de concert avec les forces de l’Union africaine sur place, constituent la mission de l’ONU, la Minusca, composée de beaucoup de soldats issus des pays de la sous-région. Les Italiens qui étaient présents dans cette force jusqu’ici relevaient de 8è régiment de para « Folgore ». Ceux qui arrivent sont des chasseurs alpins spécialistes du génie. Parmi les missions qui leur sont confiées : celle notamment de bâtir un pont entre deux quartiers de Bangui où les gens ne se mélangent plus, les violences centrafricaines ayant eu aussi un fond religieux opposant les Sélékas et les anti-Balaka. On a décrit les uns comme des musulmans et les autres comme étant plus favorables aux chrétiens dont ils prétendaient vouloir assurer la défense. Le Folgore est rentré à sa base de Vérone, dans le nord de l’Italie, avec les honneurs militaires. « La mission des Italiens a été un succès absolu. En trois mois, le contingent a mené à bien d’importants projets tels l’agrandissement de la base de l’Eufor et la remise en état de canaux d’évacuation d’eau, en passant par la réalisation d’infrastructures de base », a dit le général de brigade français Tierry Lion, qui commande la mission européenne à Bangui. Ces éloges sont d’autant plus soulignés en Italie qu’ils sont en contraste évident avec la polémique qui avait accueilli le Folgore au pays en 1993, après des accusations de torture portées contre ses membres lors de la mission en Somalie. Les alpins qui arrivent à Bangui appartiennent au 2è régiment dit « Julia ». Ils sont basés dans la ville de Trente et reviennent en Afrique après vingt ans. C’est eux qui avaient accompagné avec succès le processus de sortie de guerre au Mozambique qui put se conclure par la signature d’un accord de paix à Rome. Dès leurs premiers jours à Bangui, ils se sont attelés à la remise en état d’une artère du centre de la capitale centrafricaine qui sera primordiale pour la construction du pont que projettent les Européens dans la ville. Le contingent italien dispose d’une logistique civile et militaire adaptée : elle va des bulldozers et autres excavateurs aux blindés légers de type Lince dotées de la technologie italienne avancée en matière de défense. Car, la mission est multidimensionnelle, insiste-t-on à Rome : assurer la défense et l’apaisement en Centrafrique mais aussi participer au développement et à la relève du pays. Lucien Mpama |