Alternance démocratique en 2016 : Washington accentue la pression sur la CéniMardi 10 Février 2015 - 18:15 Au cours d’une conférence de presse à Kinshasa en début de semaine, l’envoyé spécial desÉtats-Unis dans les Grands lacs a réitéré la demande de son pays appelant à la publication d’un calendrier électoral complet incluant d’une manière claire la tenue de l’élection présidentielle. Plus que jamais, les États-Unis d’Amérique sont déterminés à accompagner le processus électoral en RDC jusqu’à terme avec, à la clé, l’alternance démocratique à l’horizon 2016. Faisant une fixation sur la tenue de la présidentielle à cette échéance, l’administration Obama est en train de mettre les bouchées doubles pour que toutes les conditions soient réunies à cette fin. Pendant qu’une certaine opinion avance l’argumentaire du déficit de financement pour justifier un éventuel report des échéances électorales, les USA s’en tiennent à l’organisation de la présidentielle avant fin 2016. De passage lundi à Kinshasa, l’envoyé spécial des États-Unis dans les Grands lacs a martelé sur le respect de cette échéance estimant que le manque de financement ne peut en aucun cas être brandi pour ne pas organiser les élections en RDC. Conscient des difficultés financières que peut connaître la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans l’accomplissement de ses tâches électorales, les États-Unis qui tiennent à être comptés parmi les premières puissances à pouvoir soutenir la tenue d’élections en RDC, ont déjà décaissé vingt millions de dollars censés être affectés à la préparation des élections. C’est ce qu’a révélé le sénateur Russ Feingold au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa. Une façon de balayer d’un revers de la main tous ceux qui évoquent des difficultés financières comme obstacle à la tenue des élections en RDC au moment où d’autres pays amis sont sur le point d’emboIter le pas au pays de l’oncle Sam. C’est dire que la communauté internationale tient à faire sa part en intervenant financièrement selon le pourcentage requis à côté du gouvernement congolais de qui est attendue la grosse part du financement. D’où la pression exercée sur la Céni de l’abbé Apollinaire Malumalu pour qu’elle puisse publier en urgence le calendrier électoral global attendu devant inclure d’une manière claire la tenue de l’élection présidentielle. La Céni qui, jusque-là, n’a publié que le calendrier des élections locales, municipales et urbaines prévues en 2015, a intérêt à faire diligence si elle veut se mettre en phase avec les exigences de l’administration Obama. Avec l’adoption récente de la loi électorale du reste déjà promulguée par le vchef des l’État, rien n’empêche théoriquement la Céni à publier ledit calendrier attendu depuis des lustres par la communauté internationale. Il s’agit, pour les États-Unis d’Amérique, de faire respecter la Constitution par la tenue des élections dans le délai légal prévu, quand bien même, dans la pratique, l’on peut se buter à quelques difficultés notamment avec l’organisation du recensement dont Russ Feingold semblent minimiser l’incidence sur le processus électoral en cours. « La Constitution devra être respectée et les élections devront se tenir dans les délais », a-t-il martelé. Telle est la position américaine au sujet du processus électoral en RDC lequel devra aboutir à un transfert pacifique du pouvoir à travers les élections. « Pas question de se maintenir au pouvoir en dehors du mandat constitutionnel », a précisé l’envoyé spécial de Barack Obama dans les Grands lacs. Il ne s’agit nullement d’une injonction faite aux autorités congolaises mais bien de la vision américaine par rapport à la Constitution qui relève du domaine du sacré, une approche qui s’applique à tous les pays de la région et pas seulement à la RDC.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Russ Feingold |