Opinion

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Évolution

Samedi 14 Février 2015 - 10:03

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Ce  ne sont encore que des rumeurs dont beaucoup sont invérifiables, mais un mouvement semble se dessiner, au sein des innombrables composantes de l’opposition, en faveur du changement de la Constitution qui régit notre pays depuis l’an 2002. La raison d’être d’une telle évolution n’est pas le ralliement de cette partie de la classe politique congolaise au pouvoir en place ; elle résulte d’une analyse, fondée sur l’évidence, selon laquelle la loi fondamentale ne répond plus aux réalités de la société en pleine mutation qu’elle a pour mission d’encadrer et, plus encore, sur l’idée selon laquelle une réforme de la gouvernance publique permettrait à l’opposition de s’affirmer enfin  comme une force avec laquelle le pouvoir doit compter.

Expliquons-nous en quelques mots : disséminée dans un nombre impressionnant de partis, d’associations, de groupuscules plus ou moins organisés, l’opposition congolaise n’est guère représentative. Incapable de se structurer pour proposer des candidats crédibles lors des scrutins nationaux ou locaux, elle compte peu d’élus, dispose donc de peu de voix pour se faire entendre sur la scène politique. Ce qui conduit nombre de ses hérauts à se répandre sur les ondes des radios étrangères en laissant croire qu’ils parlent au nom du peuple congolais.

Un tel comportement, outre le fait qu’il projette une idée désastreuse de notre jeune démocratie, a comme conséquence de fausser le débat public en le focalisant sur le seul rejet d’une évolution qui s’avère inévitable. D’où cette idée, qui fait semble-t-il son chemin lentement mais sûrement dans les esprits les plus radicaux, selon laquelle le changement de la Constitution permettrait l’adoption d’un statut officiel de l’opposition qui donnerait à celle-ci les moyens d’exister réellement et mettrait fin du même coup à son émiettement. Exactement comme cela se passe dans les démocraties anglo-saxonnes où l’on ne compte que deux grands partis fortement structurés qui se succèdent au pouvoir lorsque la faveur populaire  pousse l’un ou l’autre en avant.

Voyons si la raison l’emportera chez nous sur la passion, si ceux qui refusaient jusqu’à présent tout changement deviendront, dans un avenir proche, les partisans avérés de la mutation institutionnelle, si l’opposition saisira l’occasion qui s’offre à elle de s’imposer comme une force politique crédible.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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