Ebola : même le Vatican appelle à ne pas baisser la gardeJeudi 16 Juillet 2015 - 12:56 L’épidémie en net recul a fait deux nouvelles victimes au Liberia, pays qui en avait été déclaré libéré en mai. L’Eglise catholique sonne l’alarme. Un deuxième malade d’Ebola est décédé de la maladie mercredi au Libéria. « Nous avons désormais quatre cas. Cela fait un total de six cas confirmés au Liberia, dont deux sont morts », a confirmé un responsable de santé dans ce pays d’Afrique de l’Ouest où l’OMS avait annoncé, le 9 mai, que la maladie était terminée. Le patient décédé cette semaine aurait caché sa maladie, mais quelles que soient les explications officielles tout le monde se rejoint sur un point essentiel : Ebola n’a pas été chassé d’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs le responsable de la lutte contre Ebola au Libéria a lancé à la population : « Nous devons être honnêtes envers nous-mêmes » pour ne pas dissimuler les malades ou symptômes. « C'est en étant honnêtes que nous pourrons arrêter la maladie », a ajouté Francis Karteh. L’inquiétude suscitée par cette résurgence apparente de la maladie, très mortelle, rejoint les préoccupations des humanitaires et de la communauté scientifique. « Nous ne devons pas baisser la garde face, mais œuvrer pour éradiquer définitivement la maladie », a ainsi lancé Mgr Bernardito Auza, le représentant du Vatican à l’ONU lundi. L’organisation tient ces jours-ci à New -York une conférence mondiale sur la maladie. Le Vatican y a fortement fait entendre sa voix rappelant « le besoin urgent » de renforcer la lutte contre le virus, non sans rappeler que dans ce combat, l’Eglise catholique et le Saint-Siège sont en première ligne. Ils « combattent l'épidémie et soutiennent les familles des victimes ». Le pape François a déjà accordé son soutien financier à ceux qui luttent contre la pandémie. En outre, l’Eglise catholique lutte aussi pour que les Africains atteints d'Ebola ne soient pas discriminés, ni que les orphelins soient abandonnés à leur sort par peur. Ebola a fait plus de 11.200 morts pour quelque 27.500 cas en Afrique de l’Ouest (Libéria, Sierra Leone et Guinée) l’an dernier, mais on estime généralement que ce bilan est sous-évalué. Le pays le plus touché a précisément été le Libéria, avec quelque 5000 morts. A New York, les donateurs ont promis 3,4 milliards de dollars d’aides aux pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés. Mais la mobilisation internationale doit se poursuivre, ont réaffirmé mercredi à Rome scientifiques et humanitaires venus à la projection du film « Tha e-bola lesson » tiré de l’expérience des soignants sur le terrain. Les Italiens, on le sait, ont été très fortement impliqués dans la lutte contre cette maladie. Deux de leurs médecins ont été infectés par le mal. Rapatriés, ils ont été sauvés de la mort grâce à des soins intensifs à l’institut Spallanzani de Rome, centre d’excellence contre les maladies infectieuses. « Le virus Ebola a disparu des médias, il n’a pas disparu d’Afrique. Le cas du Libéria où le virus est revenu après plusieurs semaines, nous enseigne que nous devons rester particulièrement vigilants. Même nous, à Spallanzani, nous continuons à nous mobiliser. Un laboratoire partira pour le Libéria début août », a déclaré le Giuseppe Ippolito, le directeur scientifique de l’institut Spallanzani. Premier malade italien guéri d’Ebola, le Dr Fabrizio Pulvirenti a lui aussi invité à la prudence même si, a-t-il ajouté, l’OMS promet que pour la fin-août cette maladie sera définitivement vaincue en Afrique de l’Ouest. Lucien Mpama Notification:Non |