Gilbert Massangui : «Le site de la Loufoulakari qui faisait entrer beaucoup d’argent à l’État congolais est abandonné »

Samedi 18 Juillet 2015 - 0:20

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Le samedi 11 juillet 2015, les chutes de la Loufoulakari ont ouvert leurs portes aux touristes en acueillant « Les Amis de loisirs », une mutuelle du ministère du Tourisme et de l’environnement.  « Des loisirs sains pour un esprit sain dans un corps sain », tel était le thème retenu pour cette excursion. Gilbert Massangui, conservateur de ce site, s'est ouvert aux Dépêches de Brazzaville.

 

Dépêches de Brazzaville : Où est situé le site de la Loufoulakari et à qui appartient-il ?

Gilbert Massangui : Le site de la Loufoulakari est situé à 75km de la ville de Brazzaville, plus précisément au village Kamou-Kitéké (Kimpandzou), dans le district de Boko, département du Pool. Il a été découvert en 1948 et appartient à mon grand-père. À l’époque, il recevait en ces lieux, le premier président congolais, l’Abbé Fulbert Youlou. Avant, ce site ne disposait pas de maison. C’est en 1968 que le président Massamba-Débat a construit les maisons ici. Malheureusement, elles ont été détruites et jamais elles n’ont été reconstruites. Après c’est mon père qui a pris le relais (lui aussi était agent du tourisme).  

 Quelle est la particularité de ce site ?

C’est un endroit touristique très agréable, très vert, qui est encore à l’état naturel et regorge deux chutes distantes de 300 mètres. La première chute s’appelle « Nguélé Mâ Ifili » en téké, qui veut dire en français « le trou de Mâ Ifili » (première dame de la famille). La deuxième chute n’est pas baptisée, elle est à 300 mètres de la première, et à 40 mètres de l’embouchure du fleuve Congo. Les Chutes de la Loufoulakari sont donc le résultat du confluent de la rivière de la Loufoulakari et du fleuve Congo, loin de la folie de la ville, et qui s’offrent à ses visiteurs, tel un joyau de la nature dans toute sa pureté. C’est aussi l’un des sites les plus proches de Brazzaville.

Comment doit-on venir en excursion ?

Tout le monde peut venir en excursion ou en tourisme ici. Le droit d’accès à ce site est de 2.000 FCFA. Auparavant quand la route était bonne, le site recevait plus de 1.000 visiteurs le mois. Aujourd’hui, avec l’état dégradé de la route, on ne reçoît plus assez de gens. C’est regrettable pour ce merveilleux site qui a été délaissé. C’est ne pas vouloir du développement touristique dans notre pays.

Avez-vous un message particulier ?

Je lance un appel au gouvernement, parce que le site de la Loufoulakari qui faisait entrer beaucoup d’argent est abandonné. Le gouvernement pense qu’il n’y a que le pétrole et le bois qui peuvent renflouer les caisses de l’État. Je dis non, car le tourisme est aussi un secteur susceptible d’apporter une plus-value à ce que l’État dispose déjà. Car, la République du Congo dispose d’un potentiel touristique énorme. La richesse du pays étant dans ces sites naturels, il faut également ajouter que les chutes de la Loufoulakari peuvent produire de l’électricité.    

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: la première chute de la Loufoulakari Photo 2: le conservateur du site répondant aux questions d'un journaliste des Dépêches de Brazzaville Photo 3: les toursites

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