Burundi : Pierre Nkurunziza remporte largement la présidentielle

Samedi 25 Juillet 2015 - 12:12

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L’actuel président burundais a été réélu le 24 juillet dès le premier tour, avec plus de 69 % des voix, lors de la présidentielle tenue le 21 juillet.

Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la participation s’est élevée à 73 %. La large victoire au premier tour du président sortant était attendue car l’opposition  avait appelé au boycott du scrutin. Le chef de l’Etat l’emporte dans 16 des 18 provinces du pays, notamment à Bujumbura, qui lui est traditionnellement hostile mais où votaient de nombreux militaires et policiers déployés dans la capitale le jour du vote.

Le principal opposant, Agathon Rwasa, qui représentait la coalition d’opposition des Indépendants de l’espoir, arrive en deuxième position avec 19 % des suffrages. Il l’emporte dans les provinces du Bujumbura rural, son fief traditionnel, et de Rumonge (sud-est). Sans retirer formellement sa candidature, il avait indiqué ne pas reconnaître la légitimité du scrutin.

Après l’annonce des résultats, l’opposition a aussitôt organisé une réunion pour définir une position commune. Les grandes lignes de cette position avaient été énoncées par le président du Frodebu Nyakuri et porte-parole de l’opposition, Jean Minani lors des négociations tenues sous l’égide de la médiation du président Ougandais.

L’opposition estime que, « C’est la consécration du coup d’Etat contre la Constitution et l’accord d’Arusha qui est passé par ce hold-up électoral ».

« Nous n’allons pas reconnaître ni les résultats ni les institutions qui en seront issues. Et nous allons continuer à demander à toute la communauté burundaise, régionale, continentale, internationale, pour qu’'elle ne reconnaisse pas ces élections, une véritable mascarade électorale », a-t-elle déclaré.

« Et nous allons continuer à réclamer haut et fort que nous nous asseyons autour d’une table, comme ça a été recommandé par tous les burundais, par la communauté internationale, et continuer donc le dialogue que nous avions commencé avec le facilitateur Museveni. Au regard de la situation qui prévaut aujourd’hui, être président serait un suicide s’il ne s’assoit pas autour d’une table pour discuter justement de ces problèmes », a menacé l’opposition.

L’officialisation le 25 avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat avait déclenché dès le lendemain des manifestations, quasi quotidiennes jusqu’à ce que la répression parvienne, mi-juin, à les étouffer. Son troisième mandat est en effet jugé inconstitutionnel.

Les manifestations qui avaient été interdites étaient concentrées à Bujumbura et dans quelques localités de province. Elles ont été marquées par des affrontements avec la police et sévèrement réprimées, parfois à balles réelles, avec un bilan estimé à 80 morts. Un coup d’Etat militaire a même été déjoué mi-mai, et, en juin, six semaines de manifestations ont été dominées, au prix d’une répression.

Yvette Reine Nzaba

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