Transport maritime : deux bateaux africains expulsés par l’Italie

Samedi 8 Août 2015 - 14:15

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Les deux navires togolais et congolais n’ont pas satisfait aux contrôles techniques de navigabilité.

En deux semaines, deux navires africains ont été déclarés, si l’on peut dire, « persona non grata » dans les ports italiens et de l’Union européenne. Le Georgiana H, battant pavillon togolais, a été expulsé. Il ne répondait pas aux standards internationaux en matière de navigation maritime sécurisée. Il s’agit de mesures très strictes qui passent au peigne fin aussi bien les systèmes de navigation, la sécurité à bord, l’hygiène que l’état général d’un navire. Sont refoulés ou maintenus sous cale les navires ne donnant pas satisfaction à l’examen de ces critères généraux édictés par la communauté internationale.

Après le bateau togolais, c’est un navire battant pavillon de la République démocratique du Congo, le Helse, qui est passé sous la loupe des inspecteurs italiens dans le port de Marina de Carrare. Après inspection, les gardes-côtes italiens ont décrété que  ce cargo général ne devait pas entrer dans les ports italiens et européens. Au départ, il devait prélever du marbre de Carrare dans la ville du même nom. Mais il est à l’immobilisation au port de cette ville parce que, disent les inspecteurs italiens, le contrôle technique auquel doit se soumettre tout navire étranger a permis de déceler pas moins de vingt irrégularités.

Elles vont des lacunes dans le système de gestion de la sécurité à bord, le Safety Management System, au manque de formation sécuritaire adéquate de l’équipage, en passant par le manque des dispositifs filtrants requis contre la pollution en mer ou encore les conditions générales d’hygiène et « d’habitabilité » des cabines du navire. Pourtant, il ne s’agit pas d’un bâtiment qui se rangerait dans le lot des « bateaux pourris », comme on a pu le dire pour certains avions. Le Helse a été construit en 1990, selon la documentation fournie aux autorités portuaires italiennes.

Il était arrivé au large des côtes de Carrare, le 3 août, et attendait la fin de l’inspection technique pour embarquer les blocs de marbre et répartir sa cargaison. Cela ne sera sans doute plus possible. Car, très vraisemblablement, il sera expulsé lui aussi. Il existe une liste noire de compagnies aériennes (africaines, mais pas seulement) dont les avions ne peuvent pas entrer en territoire européen pour manque de respect aux normes de sécurité. Il s’y ajoute aussi désormais des bateaux. Avec une nuance : le fait de hisser le pavillon d’un pays (battre pavillon) ne signifie pas forcément que le navire désigné appartient à ce pays. Ainsi, il est tout à fait possible qu’aussi bien le Togo que la RD Congo, comme avant eux le Libéria ou même la Grèce connus pour avoir le plus de pavillons de navires au monde, n’aient jamais vu les deux bateaux expulsés ou en voie d’expulsion!

Lucien Mpama

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