Portrait : Marie Misamu égale à elle-même

Vendredi 22 Janvier 2016 - 21:15

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Son talent avait tant de facettes qu'il est difficile de ne pas être séduit par au moins l'une d'elles.

L’artiste congolaise Marie Misamu s'est avérée complète au sens large du terme : d'abord par son style unique, ensuite par sa générosité naturelle.

Grâce à sa « patte », on reconnait très vite une oeuvre de Marie Misamu.

Style vestimentaire et capillaire

Elle ne manquait pas d’imagination et de créativité quand il s’agissait de son style vestimentaire et capillaire. Marie épatait toujours avec ses looks et ses coiffures. Le nombre de paquets de tissage qu’elle utilisait pour ses coupes de cheveux ou encore celui des pièces de pagne pour ses vêtements ont alimenté bien de critiques.

La chanteuse laissait voir un vrai festival de robes de princesses, toutes plus volumineuses les unes que les autres. Présentées sous la forme d'une structure XXL et parées quelques fois d'une longue traîne, ses créations étaient particulièrement hors du commun.

Ses coiffures à base de tissages jouaient sur le volume tout en lui donnant un look de diva afro. Quant aux colorations capillaires, elle  laissait principalement le noir dominer de façon à rester en harmonie avec ses ensembles brodés de paillettes. « Elle était tout à fait complète. Elle était également une couturière de carrière. Tous les habits avec lesquels elle tournait ses clips étaient ses propres créations. Elle était aussi une très bonne décoratrice », restitue le responsable du groupe Cinarc, sur les ondes de Radio Okapi.

Ses performances de comédienne

On la découvre officiellement dans ce domaine à travers « Les habits neufs du gouverneur », une adaptation originale du célèbre conte d'Andersen réalisée en 2005 par le cinéaste congolais Dieudonné Mweze Ngangura.

De même elle apparaît dans deux films produits par la troupe Théâtrale Cinarc en 2015 : « Sadakama » et « Ba mama Bokilo ».

Un talent exceptionnel s’en est allé

Depuis l’annonce de sa mort le 16 janvier dernier, le monde du spectacle, de la culture et de la politique déplore la perte de la regrettée artiste congolaise.

Condoléances, hommage, nostalgie... Les messages pleuvent sur les réseaux sociaux. Certains arrivaient à peine à y croire pendant que d’autres restaient perplexes. 42ans... C'est bien jeune, pour mourir. La chanteuse, au plus haut de sa Saison (titre de son dernier album) avait certainement encore beaucoup à partager.

Dans ces albums on y trouve une musique très sensible, où elle laisse exprimer dans les mises en scène l’actrice qui prenait vie en elle.

L’émotion était palpable dans ses clips, on la découvre tantôt en larmes ou en grande chorégraphe. En effet, elle ne se limitait pas seulement au chant, Elle dansait et mimait avec subtilité les textes de ses chants. Marie se donnait à cœur joie en scène pendant ses concerts.

Son style s’est développé aux côtés de l'évangéliste Debaba et son premier album « Dieu reconnaît tout » avec comme titre phare « Seigneur ». Une brillante carrière s’en suivra avec l’enchainement de cinq albums notamment Mystère du voile volume I, II et III.

Née le 16 novembre 1974, c’est toute jeune qu’elle entonnait déjà sa voix mélancolique, alors qu’elle n’était âgée que de 11 ans. La petite anecdote raconte qu’après les cours, ses amis se réunissaient autour d'elle pour l'entendre chanter.  

La vibrante artiste laisse derrière elle, une fille, une carrière hors-norme et des fans désarmés devant cette mort inopinée.

L’artiste demeure à travers ses œuvres, que son âme repose en paix.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

L'artiste Marie Misamu

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