![]() Chan/Rwanda 2016 : lorsque le football aiguille la fibre patriotique des RD-CongolaisSamedi 6 Février 2016 - 16:15
La sélection de Florent Ibenge pour laquelle personne n’était prête à parier le moindre centime passe aujourd’hui pour une ossature de rêve. Dans plusieurs milieux sportifs, le discours a nettement évolué, même les détracteurs du sélectionneur national ont appris à aménager celui qu’ils pourfendaient hier avec véhémence. « Ibenge coachéééee » ! Le refrain est sans cesse repris à l'unisson après chaque victoire des Léopards. Au-delà, la fibre nationaliste paraît avoir repris ses droits dans une ville où, face à la précarité existentielle, de nombreux Kinois ont souvent tendance à renier leur « congolité », plus enclins à sortir du pays pour des raisons économiques. Mais à la faveur du Chan et, surtout, des plaisirs qu’offre l’équipe nationale qui, pour une des rares fois, a accédé au quart de finale de la belle lanière sans arithmétique, les Congolais clament désormais leur identité. « RDC eloko ya makasi », entend-on dire. Dans la foulée, le commerce des polos, gadgets et autres babioles aux couleurs de l’équipe nationale se vendent comme des petits pains. Il est devenu fréquent de circuler dans les rues de Kinshasa et de croiser des jeunes gens dont les joues sont timbrées par des insignes aux couleurs du drapeau national. D’autres, plus courageux, se maquillent carrément le visage avec les trois couleurs de la République (vert-jaune-rouge) comme pour être en phase avec le onze national. Les jeunes filles mais aussi les grandes dames ne sont pas en reste dans cette euphorie collective en donnant, elles aussi, de la voix à grand renfort gestuel et de coups de sifflet. Klaxons et vuvuzela à l’appui, Kinshasa aura le temps d’un éclair, retrouvé sa vitalité et renoué avec sa réputation d’une ville bruyante. Facteur d’union, le football aura démontré son côté fédérateur qui fait fi des clivages sociopolitiques. Dans cette ambiance festive, cependant, la récupération politicienne se tient toujours en embuscade. Le mérite des prouesses des fauves congolais aura été d’avoir, tant soit peu, soulagé de nombreux compatriotes qui, le temps d’un éclair, ont oublié leurs soucis quotidiens noyés dans un verre de bière. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des supporters hystériques après une victoire des Léopards Notification:Non |