Découverte : le jeune libyen Nuri Farg Fanas sillonne les pays africains à pied pour prêcher la paix

Le Libyen originaire de Bengazi (une ville à l’est de la Libye) a commencé son aventure depuis 2005. Malgré les quelques difficultés liées aux traversées de certaines frontières, il a réussi durant les dix dernières années à parcourir tout le Maghreb, le grand sahel, la corne de l’Afrique et la partie australe, a-t-il expliqué, indiquant avoir traversé les régions dites à risque. « On nous dit par exemple que le Sahel – depuis la Mauritanie jusqu’en Somalie en passant par le Mali, Niger, Nigéria, Tchad, Soudan-, est une région exposée au terrorisme et aux trafiquants. Ce n’est pas vrai », a contesté Nuri Farg avant d’ajouter « si j’ai réussi à sillonner toute cette partie de l’Afrique, c’est qu’elle n’est pas ce que racontent les médias occidentaux ».

Pour le membre de l’Organisation des explorateurs libyens (OEL), les jeunes africains qui participent déjà au développement du contient, doivent doubler d’efforts pour faire réellement de l’Afrique « un contient d’avenir ». Sa déscente en Afrique centrale ayant débuté l’an dernier, lui a permis de toucher les réalités de cette partie du continent. La République du Congo et les autres pays de la sous- région doivent favoriser l’esprit d’intégration, en facilitant la circulation des biens et des personnes, recommande le visiteur.

Au sujet de son pays plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en  2011, l’activiste fustige les médias étrangers. « Les atrocités, la violence ne font pas partie de la culture libyenne, ni même de la culture africaine. Ce sont des étrangers venus d’ailleurs qui sévissent et sèment de la désolation dans ce pays», a déclaré Nuri Farg Fanas estimant que seul la voie du dialogue pourrait emmener les frères ennemis libyens à enterrer la hâche de guerre. Il rejette, par ailleurs, les discours visant à promouvoir le terrorisme et l’islamisation, car « en parlant des terroristes et des anti- valeurs, nous faisons leur propagande », a-t-il dit, exhortant les pouvoirs publics africains à mettre l’accent sur l’éducation des jeunes.

Après avoir visité une bonne partie du contient, l’explorateur se dit surpris de voir des milliers de jeunes quittant leurs pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. D'après les récentes informations, plus de huit cents mille (800.000) à un million (1.000.000) de migrants se trouvent en Libye dans l'espoir de traverser la Méditerranée. Plusieurs naufrages tragiques ont choqué l'opinion, dont celui en avril 2015 d'un chalutier qui avait fait huit cents(800) morts. Pour le jeune activiste, la Libye ne doit pas être un pays de transit pour les migrants à destination de l’Europe, « mais un pays où il fait beau vivre, un pays d’intégration africaine », a-t-il conclu.