Région des Grands Lacs : quel avenir pour le Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes ?

Préoccupées par cette situation, la présidente du conseil d’administration de cette organisation régionale, Jaynet Kabila, et la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant de RDC, Géneviève Anagosi-Kasongo, ont eu une séance de travail le 13 décembre à Brazzaville, avec la ministre de la Promotion et de l’Intégration de la femme au développement du Congo, Catherine Embondza-Lipiti. La rencontre a été dominée par la contribution du Congo-Brazzaville dans le fonctionnement de cette institution qui entend démarrer ses activités dès le mois de janvier prochain.

Selon les textes de création du centre, chacun des onze pays membres de la région des Grands Lacs doit verser annuellement 68 000 dollars pour un budget global d’environ 680 000 dollars. « Il faut que le centre commence ses activités en 2014, actuellement c’est notre gouvernement qui soutient et finance le centre, mais pour payer le directeur général que nous venons de recruter et faire fonctionner le centre, nous avons besoin des cotisations des pays membres », a expliqué Jaynet Kabila, annonçant que la RDC avait accepté de financer à hauteur de 150 000 dollars.

La ministre congolaise de la Promotion de la femme a, de son côté, assuré à la délégation de la RDC que le gouvernement du Congo-Brazzaville avait, à travers son budget élaboré pour 2014, prévu une ligne concernant sa contribution pour le fonctionnement du centre régional. « L’arrivée de la ministre nous a réconfortés et donné l’occasion d’informer le public qui ne connaissait pas l’existence d’un centre qui se trouve au niveau de la maison de la femme. J’ai assuré à ma collègue que la ligne existait et que nous n’attendions plus que la mise en œuvre du budget 2014 », a indiqué Catherine Embondza-Lipiti.

Elle a également rappelé que le Congo disposait d’un Centre de recherche, d’information, de documentation sur les femmes depuis 1999 qui constitue d’office une antenne directe du Centre régional. D’après elle, la création du Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans la région des Grands Lacs trouve sa justification dans le fait que la prise en compte du genre dans les processus d’élaboration, de mise en œuvre et d’évaluation des politiques nationales est un élément primordial pour la construction de la paix dans la région. « Nous osons croire que le centre régional fournira aux États membres les données qui nous permettront d’intégrer les besoins spécifiques et les intérêts stratégiques des filles et femmes qui sont très peu pris en compte dans les processus de prévention et de résolution des conflits ainsi que dans la reconstruction postconflit », a déclaré Catherine Embondza-Lipiti, se réjouissant du recrutement du directeur général du centre régional qui marque le lancement effectif des activités.

Forcer une porte tout à fait ouverte

Géneviève Anagosi-Kasongo s’est, quant à elle, félicité de l’assurance de sa collègues pour s’acquitter de l’engagement de son pays. « Je crois que nous avons forcé une porte tout à fait ouverte parce qu’avant même que nous puissions arriver, elle avait déjà pris des dispositions auprès des instances indiquées pour que la contribution du Congo-Brazzaville soit également disponible dans un bref délai », s’est-elle réjouie.

Rappelons qu’après Brazzaville, cette délégation se rendra tour à tour en Tanzanie, au Burundi, au Kenya et en Ouganda pour solliciter la contribution de chacun de ces États membres.