Réveillon d’armes : le chef de l’État s'exprime sur la loi de programmation de la force publique en 2014

Jeudi 2 Janvier 2014 - 15:17

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Adoptée en Conseil des ministres le 13 novembre dernier, la loi portant orientation et programmation de la modernisation de la force publique permettra aux Forces armées congolaises (FAC), à la Gendarmerie et à la Police nationale de monter en puissance et de se moderniser au niveau des infrastructures, des équipements, de la formation qualifiante et de l’éducation des hommes

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a indiqué le 31 décembre, à l’occasion du réveillon d’armes de fin d’année, que la loi de programmation de la force publique sera probablement approuvée par les deux chambres du Parlement au cours de leurs prochaines sessions. Pour le chef de l’État, avec l’approbation de ce texte, la force publique gagnera en puissance et en modernité d’année en année. « Je pense que 2014 sera en réalité la première année de la mise en œuvre effective de la loi de programmation de la force publique et c’est dans cet esprit que le budget 2014 de la force publique a été proposé au Parlement par le gouvernement », a expliqué le chef suprême des armées, affirmant que tout sera mis en œuvre pour que ces objectifs soient atteints.

Il a également souligné la nécessité de la formation qualifiante à tous les niveaux et de l’éducation des hommes au sein de la force publique. « C’est aussi à travers l’éducation que tous les agents de la force publique doivent avoir une haute idée de leur métier et une grande connaissance des lois et des règlements », a-t-il insisté.

Réglementer l’usage des agents de la force publique

Denis Sassou N’Guesso s’est également félicité du fait que les effectifs de la force publique étaient désormais maîtrisés conformément aux directives antérieures. Ceci est un élément, a-t-il dit, d’ordre, de discipline et de contrôle qui manquait aux échelons de commandement. « Il y a la maîtrise des effectifs et dans ce cadre, il ne sera plus permis d’observer un quelconque vagabondage d’éléments dans quelques structures que ce soit au niveau de l’État. Voilà pourquoi, la question de l’usage des agents de la force publique dans le cadre de la sécurisation des personnalités politico-administratives devra être réglée sans délai de sorte que le commandement sache dans le cadre des détachements où se trouvent les hommes, et quelles missions ils accomplissent », a martelé le président de la République. C’est ainsi qu’il a instruit les ministres de la Défense nationale et de l’Intérieur de réglementer l’usage des agents de la force publique dans le cadre de la sécurisation des personnalités politico-administratives. Ces personnels devront « être régulièrement affectés, contrôlés et devront appartenir de préférence à un corps précis, géré et commandé. »

Des déserteurs restés très longtemps hors des rangs radiés

Dans son rapport bilan, le chef d’état-major général des FAC, le général Guy Blanchard Okoï, a déclaré que la maîtrise des effectifs de la force publique telle qu'exigée par l’échelon décisionnel, était dans sa phase de finalisation. Pour consolider cette dynamique, a-t-il rappelé, les conseils de discipline et d’enquête montés, ont permis la radiation des déserteurs restés très longtemps hors des rangs tout en gardant le bénéfice de leurs soldes. D’après lui, dans le but de rendre plus cohérente la coopération au sein de la force publique, les dispositifs de sécurité se sont améliorés.

Il a ensuite précisé que plusieurs actions de lutte contre le banditisme et les phénomènes immoraux proscrits par la loi ont été menées. Le chef d’état-major général s’est, par ailleurs, réjoui de la signature du décret instituant le groupe d’anticipation stratégique, structure de coordination et d’harmonisation des opérations de sécurisation pour la force publique. Il a également rappelé à la population que la création des milices était proscrite par la loi, et il en est de même de la détention illégale des armes de guerre. « Au regard des événements du 16 décembre dernier à Brazzaville pour lesquels nous regrettons les traumatismes causés à nos populations, il semble opportun que chaque parent œuvrant pour une paix véritable exige de son entourage une restitution des équipements de défense illégalement détenus et ce auprès des services habilités. Nul n’est censé ignorer la loi », a rappelé le général Guy Blanchard Okoï.

Ainsi a-t-il recommandé une rupture définitive avec les bandes armées le plus souvent organisées autour des facilités financières illégales et éphémères, et dont les finalités sont toujours malheureuses, particulièrement pour la population. Le général Guy Blanchard Okoï a, cependant, relevé des manquements substantiels, notamment dans les capacités logistiques de projection de troupes et de vie en campagne et dans la manière d’interpeller les concitoyens. « Notre organisation doit être encore améliorée pour réussir même les mains nues. Nos équipements et nos infrastructures méritent encore votre attention pour mieux affronter les engagements futurs. Le déploiement de nos hommes en terre centrafricaine appelle un équipement spécifique pour la sécurité et la bonne exécution de la mission. »

La force publique fonde aussi des espoirs sur l’assouplissement des procédures budgétaires au profit des dossiers relatifs aux équipements et infrastructures de la force publique. Afin de réduire les faiblesses constatées les années passées, le chef d’état-major général a indiqué s’appuyer, pour les années à venir, sur de nouvelles bases de recrutement des jeunes militaires, gendarmes et policiers. « Les missions sans cesse grandissantes et multiformes de la force publique requièrent des moyens humains en quantité et en qualité. La consolidation des résultats de la revue des effectifs devrait nous éclairer sur la nécessité du complètement de nos effectifs. Dans cette perspective, le choix devra porter sur les meilleurs de nos enfants disposant d’aptitudes physiques, d’une éducation morale, d’une ouverture d’esprit et d’une vocation indéniable, réparties sur l’ensemble du territoire national », a-t-il conclu, recommandant un regard bienveillant de l’État sur les conditions d’existence des militaires, policiers et gendarmes admis à la retraite, à qui l'on pourrait confier des missions de formation, d’études et de réflexion.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Denis Sassou N'Guesso donne les nouvelles orientations à la force publique. photo 2 : Les membres du haut commandement et leurs épouses. crédit photo Adiac