Souvenirs : le rythme « engondza » de Chairman Jacques KoyoSamedi 4 Janvier 2014 - 6:22 Le karateka Jacques Koyo fait son entrée dans le monde du spectacle à la fin des années 1980 avec la danse engondza On l’appelle « Chairman » ou même « le Génie du siècle » ! Jacques Koyo s’est imposé dans le patrimoine culturel congolais par la danse. Car, plus que les paroles, ce sont les pas d’engonza qui vont porter le musicien au firmament de sa gloire. Au point que même Koffi Olomide va s’y mettre dans les années 1990. Le célèbre chanteur de l’autre rive ira présenter l’engondza avec succès garanti dans les grandes salles de spectacles d’Europe. À Paris, précisément, le Zénith et l’Olympia découvriront, porté par d’autres, le folklore du Congo-Brazzaville. Que le folklore typique de chez nous s’allie à la rumba, ce créneau a déjà été exploré avec lumière à l’exemple du muntouachi de Tshala Mwana. Comme il sait le faire, Koffi Olomidé aura donc recours à l’engondza dans les tubes qui émailleront avec régularité sa production des années 1990, notamment dans l’album Noblesse oblige. Mais revenons à la vedette originaire de Boundji, dans le département de la Cuvette. Les figures du rythme engondza remodernisées par Chairman puisent dans la danse traditionnelle de cette partie du Congo. De la tête aux bras avec la subtilité du chanteur qui y incorpore des katas, mouvements de karaté, Jacques Koyo introduit du nouveau dans l’ancien, au point qu’il sera sacré Révélation de l’année 1989. Ce sera le couronnement d’importance du chanteur, avant de se relancer avec le duo qu’il forme avec Bongol, recruté pour briller sur le plan vocal. Jacques Koyo renoue avec le succès : meilleur chanteur de l’année, meilleure vedette du Congo à plusieurs reprises, etc. Président de la Fédération congolaise de karaté à cette époque, Chairman avait une brillante carrière musicale devant lui, mais faute de producteur de renommée internationale, le musicien va se faire rare. D’autant plus que de nombreux chanteurs célèbres vont s’approprier l'engondza et asseoir sur cette danse une part de leur propre succès. Sur les tubes du « Génie du siècle », on retiendra Pè-Bwanga, ce qui signifierait « place à la danse », ou également Djara Engondza, que l’on peut traduire par « marquez le pas ! ». À bientôt pour d’autres réminiscences sur notre patrimoine musical commun, toujours en collaboration avec la Maison culturelle Biso na Biso. Luce-Jennyfer Mianzoukouta |