Éducation : la CRPE et le CSE demandent aux enseignants de ne pas suivre les « anarcho-syndicalistes »

Lundi 6 Janvier 2014 - 18:00

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Les bureaux exécutifs nationaux de la Concertation pour la revalorisation de la profession d’enseignant (CRPE) et du Collège syndical de l’enseignement (CSE) ont lancé cet appel le 6 janvier au cours d’une séance de travail organisée par le président du Comité national du dialogue social, le ministre Florent Ntsiba, en présence des trois ministres en charge des questions d’éducation

La CRPE, reconnue officiellement par le gouvernement, et le CSE ont invité le monde enseignant à ne pas suivre « le chemin de l’aventure et du terrorisme syndical entretenu par certains anarcho-syndicalistes ». Les deux plateformes syndicales autonomes de l’enseignement réagissaient suite à l’appel à grève lancé par une frange de la CRPE et la Coordination syndicale libre des enseignants du Congo (Cosylec) dans leur déclaration conjointe publiée le 28 décembre dernier.

Les deux syndicats signataires du protocole d’accord et de l’Accord-cadre issus des négociations globales du 12 août 2013 entre le gouvernement et les partenaires sociaux, déclinent quant à eux, toute responsabilité devant « l’activisme aventureux entretenu par des anarcho-syndicalistes, déjà exclus des rangs de la CRPE au terme d’une décision spéciale du bureau exécutif national en août 2013 ». Pour eux, une telle démarche ne relèverait que d’une machination politicienne visant à troubler l’ordre public et la paix chèrement acquise par notre pays. C’est ainsi qu’ils invitent le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités pour préserver le secteur de l’éducation des actes de déstabilisation portés essentiellement par des visées politiciennes.

Ils attendent, cependant, que les engagements pris par le gouvernement soient effectivement tenus, principalement la revalorisation du point d’indice à 225, dès le traitement du salaire de janvier de cette année. La CRPE et le CSE ont, par ailleurs, réaffirmé leur engagement à veiller sur l’application stricte et intégrale, par le gouvernement, des accords issus des négociations globales. « À cet effet, nous émettons le souhait de voir le Comité national du dialogue social tenir sa prochaine session dans les prochains jours, afin de procéder à l’évaluation de la mise en œuvre des accords dont le caractère irrévocable s’impose à toutes les parties signataires », a indiqué Serge Roland Nkalath à qui revenait la responsabilité de rendre publique la déclaration.

Les responsables de ces deux syndicats se sont aussi félicités du message de vœux à la nation du président de la République, qui a accordé une place de choix à la question de l’éducation.

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Florent Ntsiba, a assuré ses interlocuteurs que l’organisation de la session bilan de leur activité l’année dernière était imminente, car elle permettra d’évaluer le chemin parcouru et les performances réalisées, en 2013, par le Comité national du dialogue social. Le ministre d’État s’est aussi réjoui de l’attitude responsable et patriotique de la CRPE, loin de l’anarchie, du trouble à l’ordre public et de la volonté nue de mise en péril des institutions de la République. « Pour sa part, le gouvernement s’est engagé et a confirmé la prise en charge des effets des négociations du 12 août 2013, avec les partenaires sociaux, dans le budget de l’État exercice 2014. Le Comité national du dialogue social veillera au responsable, par toutes les parties concernées, de la conformité à la loi des initiatives entreprises et des actes posés en matière de revendication sociale et de grève », s’est-il engagé.

Rappelant que le droit de grève était formellement reconnu par la législation en vigueur en République du Congo, Florent Ntsiba a indiqué que la grève demeurait régie par des dispositions juridiques appropriées ne laissant nulle place au désordre mais, engageait totalement la responsabilité de ses auteurs. « La grève reste l’ultime recours lorsque les voies et moyens offerts par la concertation, le dialogue et la négociation ont été épuisés. Même lorsqu’elle devient inévitable, la grève répond toujours à des critères bien spécifiés par les textes en vigueur. Elle ne saurait s’apparenter à la destruction de l’outil de travail, encore moins à des violences sur les enfants innocents dans leurs crèches et leurs garderies, comme ce fut le cas en mars et avril 2013 », a-t-il mis en garde.

 

Co-président de la CRPE, Daniel Ngami s’est dit quant à lui serein sur l’aboutissement de leurs revendications. « Concernant les papiers qui circulent, ce que nous reprochons à nos collègues, c’est le caractère erroné des revendications parce qu’au sortir des négociations en août, nous avons vulgarisé ses conclusions. Nulle part vous avez entendu qu’il y avait eu une révolte. Mais aujourd’hui, huit mois après que deux personnes sortent pour dire que nous ne sommes plus pour ce que vous avez dit, nous revenons à l’indice 300, je pense que ce n’est pas réaliste », a-t-il indiqué.
S’agissant du statut particulier, il a annoncé que la direction générale de l’administration scolaire était actuellement en train de comptabiliser les enseignants pour que ce texte soit donné en connaissance de cause après une évaluation. « Je pense que sur ce point là aussi, on se dit que le gouvernement est encore dans sa marge de manœuvrer Nous sommes encore le 6 janvier, qu’est-ce qui fait que jusqu’à la fin du mois, les finances ne puissent pas évaluer le statut ? voilà aussi le caractère erroné d’une revendication, pour moi c’est de la rigolade. »

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Serge Roland Nkalath remet la déclaration au ministre Florent Ntsiba. photo 2 : Les deux parties pendant la séance de travail. crédit photo Adiac