Musique : Magic System fête ses 20 ans

A'Salfo, Manadja, Tino et Goudé, les quatre boys d'Anoumabo, quartier déshérités d'Abidjan, aux ruelles boueuses et sablonneuses, ont joué partout : des stades africains aux salles mythiques comme l'Apollo à New York ou l'Olympia à Paris et jusqu'au Louvre, le 7 mai, pour le concert célébrant la victoire du président français Emmanuel Macron. « Nous célébrons 20 ans d'amitiés, de collaboration, de moments de joie et de tristesse », confie A'Salfo, le leader du groupe qui a su ouvrir les portes du marché africain et international au genre zouglou – né sur les campus universitaires d’Abidjan dans les années1990 - mais aussi aux autres genres ivoiriens, dont le coupé-décalé.

Formé en 1997, le groupe a connu la consécration deux ans plus tard avec son tube « Premier Gaou », fable sur les déboires sentimentaux d'un jeune homme naïf. Le tube va propulser les quatre amis sur la scène mondiale. Magic System a multiplié les succès, enchaînant les albums. Ce groupe doit sa réussite à l'amitié. Depuis que la réussite est au rendez-vous, Magic System développe des projets sociaux dans son quartier, à travers notamment le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua). Le groupe a aussi construit deux écoles primaire et maternelle dans le même quartier.

Toute leur histoire est retracée dans un livre autobiographique intitulé : « Magic System, le mystère Premier Gaou », qui devrait sortir pendant la célébration et dont la préface est signée par le ministre ivoirien de la Culture, Maurice Bandama. Ils y racontent leurs débuts avec des producteurs réticents, le manque de ressources financières, leurs origines sociales modestes... jusqu'au succès. Le groupe a un seul souhait : « Revenir en 2037 à Anoumabo pour fêter les 40 ans ».