Lutte contre la lèpre : l’Ordre de Malte évalue les besoins dans la Likouala

Lundi 16 Octobre 2017 - 17:45

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Une mission venue de Malte a fait le point, le 16 octobre à Brazzaville, sur l’efficacité du programme des cliniques mobiles, les besoins et les capacités opérationnelles existantes dans la lutte contre la lèpre dans le département.

Conduite par le Pr Francis Chaise, directeur du Programme Lèpre et Guy Steiner, chargé des projets au niveau de la direction internationale et de l’Outre-Mer, la mission avait entre autres buts de sensibiliser la population des localités d’Enyellé et d’Impfondo (Likouala). Dans le chef-lieu de ce département,«L’hôpital des pionniers», un établissement sanitaire privé, a attiré plus d’attention. « Cet hôpital présente les meilleures garanties pour fonctionner correctement dans le domaine de la lèpre, la chirurgie de reconstitution et de traitement des infirmités et des mutilations, en particulier », a expliqué Francis Chaise. Selon lui, cette structure sanitaire est bien équipée et les patients y accèdent facilement. «L’hôpital des pionniers» est, par ailleurs, associé à un autre centre, situé à une dizaine de kilomètres d’Impfondo, qui a ouvert ses portes récemment. Dans ce nouveau centre, les patients souffrant de la lèpre peuvent être hospitalisés pour les préparer à la chirurgie et les rassurer de la sécurité post-opératoire, à en croire Francis Chaise.

A l’hôpital d’Enyellé, par contre, la réalité n’est pas la même. De nombreuses difficultés rendent difficile le traitement des patients. Les aspects techniques et opérationnels posent problèmes. « On a vu beaucoup de malades avec des infirmités lourdes, des mutilations. Du reste, ils sont prêts à bénéficier des services particuliers pour améliorer leurs conditions physiques », a expliqué le directeur du programme Lèpre.

Pour sa part, le Pr Guy Steiner a indiqué qu’il existe une équipe d’infirmiers, un chef de programme et des cliniques mobiles. Il s’agit des véhicules que les infirmiers utilisent pour aller à la rencontre des populations nomades et semi-nomades, autochtones… L’objectif : leur apporter des soins, des médicaments et recueillir des informations d’ordre médical pour avoir une étude épidémiologique réelle de ces populations et une cartographie complète de la maladie.

Lors de cette mission d’évaluation, une trentaine de patients ont été consultés après un appel radiodiffusé. « Nous confirmons notre intérêt majeur et prioritaire d'apporter des moyens humains et techniques aux populations victimes de la lèpre. Je peux assurer que je reviendrai rapidement au mois de février », a déclaré Francis Chaise. Pour cette prochaine étape, la chirurgie et la formation seront incluses. Selon ce dernier, il est essentiel de former le personnel de santé, les patients qui ont besoin d’une certaine éducation en terme d’auto-soins sanitaires sous la responsabilité des relais communautaires qui sont en formation dans le cadre de ce programme.

En rappel, ledit programme a débuté en janvier 2017. Dénommé « Soutien aux populations autochtones de la Likouala », il est financé en partie par l’Agence française de développement. Le projet ne concerne pas uniquement le volet médical. La défense des droits de ces populations, le soutien dans la commercialisation du poivre, la pharmacopée et bien d’autres domaines sont également pris en compte dans le cadre de ce programme.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : les membres de la mission d'évaluation Crédit photo Adiac

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