AfricaCommsWeek : une deuxième édition riche en couleurs et en recommandations pratiquesMardi 29 Mai 2018 - 19:32 L'événément co-fondé par Annie Mutamba (RDC) et Eniola Harrison (Nigeria) s'est déroulé, du 21 au 26 mai dans vingt-trois pays, à travers diverses activités organisées sur le thème « Intégration économique africaine: quelles opportunités pour la communication ? ». Il a rassemblé des professionnels de la communication qui ont procédé à une évaluation critique et systématique du rôle du secteur dans le développement socio-économique de l'Afrique. La deuxième édition s'inscrivait dans la droite ligne de la première, organisée en mai 2017, afin que des professionnels et experts de la communication du monde entier puissent participer à une réflexion sur le rôle de leur secteur dans la transformation économique du continent africain. Ainsi, cette année, encore plus que l'année dernière, des experts en communication ont échangé, élaboré des recommandations concrètes et entamé des collaborations fructueuses . Bien plus, des ministres de la communication et de hauts représentants de l’Etat en charge de ces questions ont participé à des événements organisés dans certaines capitales en Afrique. Les enjeux de l'intégration africaine Ainsi, AfricaCommsWeek a été lancé le 21 mai à Abuja, capitale du Nigeria, par un workshop en ligne qui a permis de dégager des pistes d’actions concrètes pour les communicants souhaitant jouer un rôle actif dans l’intégration africaine. A Kinshasa, des communicants chevronnés, comme Madimba-Kadima Nzuji et Alain Djate, ont débattu sur les enjeux de l’intégration africaine. Ces derniers, à travers une vidéo postée en ligne, ont estimé que parler d’intégration économique suppose d'établir une communication à la fois institutionnelle et commerciale. « Réussir l’intégration économique passe par une meilleure communication aussi bien vers les populations que vers les unités de production », ont-ils notamment fait savoir. Le 22 mai, en Afrique du Sud, l'agence PR Trends ZA a organisé des échanges autour des succès et limites du secteur de la communication dans la gestion du narratif national dans ce pays. La même journée à Abidjan, une formation en storytelling, suivie d’un échange d’expériences, a été organisée au profit des professionnels de la communication. Un « communicathon » organisé à Lubumbashi Au même moment, à Lubumbashi (RDC), se tenait un « communicathon » pour fédérer les esprits créatifs, dans le cadre d'une activité de recherche. A cette occasion, des étudiants en communication et d'autres participants ont été mis au défi de « communiquer autrement » pour une intégration économique de l’Afrique et se sont exprimés sous forme d’infographies, posters, vidéos, pages web ou productions audios. Toujours le 22 mai, à Bruxelles, une soixantaine d'experts en communication se sont retrouvés dans une soirée d'échanges et de networking qui a également débouché sur une série de recommandations. Le 23 mai, à Lubumbashi, une conférence a été organisée par la plate-forme marketing DRC.. Une session « MarketingDecoded » à Accra À N’Djamena (Tchad), des experts de la communication, sous la houlette de l'agence de communication Fortius, et comme l'année dernière, se sont réunis à la Chambre de commerce du Tchad pour discuter des enjeux liés à la communication financière. Par ailleurs, pour sa première participation, la Sierra Leone, à travers « Women Mean Business », a organisé une discussion interactive autour des réponses que peuvent apporter la technologie et une communication multi-dimensionnelle aux défis que traverse le pays. À Accra (Ghana), l’agence WaxPrint Media a organisé une session MarketingDecoded “spécial AfricaCommsWeek”. Échanges d’expérience entre entrepreneurs, startups et professionnels du marketing ont mis en lumière l’importance des relations publiques et des relations presse dans la construction d’une marque, en particulier dans une économie émergente. Investir du temps dans la recherche Le 24 mai à Lagos, l’agence BBC Company a rassemblé des experts de très haut niveau qui ont conclu que les communicants doivent investir du temps dans la recherche, afin de comprendre la logique qui sous-tend les efforts de nation branding et qu'il n'existe pas d’action collective et délibérée sans recherche préalable. A Dakar (Sénégal), l’agence Watu Lab Digital a initié des panels thématiques afin d'explorer le rôle de la communication dans différents domaines: sciences, recherche, agriculture ; culture ; éducation et santé ainsi que promotion de la citoyenneté, gouvernance, genre et politiques publiques. Le troisième jour était consacré à des masterclasses et ateliers métier avec des experts de renom. Pendant ce temps, à l’Institut des sciences de l’information, de la communication et des arts de l’Université de Lomé, les activités d'AfricaCommsWeek se sont déroulées pendant trois jours et ont été rythmées par des ateliers pratiques (radio/TV/blogs), des conférences, tables rondes et gala des communicants. L'implication des ministres de la communication Au Liberia, qui participait pour la première fois à cette campagne, le ministre de l’information, des affaires culturelles et du tourisme, Eugene Nagbe, a invité les communicants à être des acteurs à part entière de l’économie nationale. Pour sa part, la ministre sud-africaine de la Communication, Nomvula Mokonyane, face à de nombreux experts du secteur réunis à Cape Town par PR Trends ZA, a réaffirmé le rôle essentiel de la communication pour définir et préciser les contours d’une nation, mais également pour créer du lien entre les citoyens et les institutions. L’édition tunisienne d'AfricaCommsWeek, organisée par l’association tunisienne des professionnels du marketing et de la communication, a abordé la question de savoir comment le secteur de la communication digitale pouvait favoriser ou accélérer le développement économique de la Tunisie et de l'Afrique. Construire un storytelling sur l'Afrique A Libreville, l’agence Novatris, qui pilotait l’édition gabonaise d'AfricaCommsWeek, a organisé un débat axé sur les défis en matière de communication publique et les multiples enjeux du digital. Les échanges, qui se sont déroulés en présence de Camélia Ntoutoume, directrice de l’information gouvernementale et d’un exceptionnel panel de leaders d’opinion, ont souligné le rôle crucial du secteur pour une intégration africaine efficace. Au-delà de la réflexion, l’action! Pour réussir l’intégration africaine, il faut construire un storytelling si on veut avancer et gagner ensemble. C’est la conclusion à laquelle a abouti l’association marocaine du marketing et de la communication qui a émis ses recommandations à Casablanca, en présence du secrétaire général du ministère de la Communication. Une édition tournée vers l'avenir L’édition 2018 d'AfricaCommsWeek se voulait résolument tournée vers l’avenir. La première édition, selon Annie Mutamba, avait notamment fait émerger le besoin d'identifier les professionnels du secteur en Afrique et dans la diaspora. Ce qui avait abouti à la publication d'un rapport bilingue (français/anglais) intitulé « Comment la communication stratégique contribue-t-elle à la transformation économique de l'Afrique ? » et dans lequel présentait l'opinion de cinquante professionnels de différents pays, institutions, industries et disciplines, sur le rôle du secteur de la communication dans le développement socio-économique du continent africain. « Nous allons publier à nouveau un rapport qui, comme l'année dernière, mettra en avant des profils de professionnels qui font bouger les choses là où ils sont. Les communicants eux-mêmes manquent souvent de visibilité. C'est important de mettre en avant ceux qui, à leu niveau, sur le continent ou dans la diaspora, communiquent sur l'Afrique de manière à participer à sa transformation économique », a expliqué Annie Mutamba.
Patrick Ndungidi Légendes et crédits photo :Photo1 Lagos Photo2 Lubumbashi Photo 3 Bruxelles Phot4 N'Djamena Phot 5 Dakar Phot 6 Tanzanie Photo 7 Sierra Leone Notification:Non |