Agriculture : du maïs hybride pour produire plus d’aliments de bétail au CongoMercredi 30 Mai 2018 - 17:30 La variété nommée VN10 vient d’être expérimentée à Loudima, dans la Bouenza, et à Brazzaville, dans les champs de Eppavpa (entreprise de production, protection, achat et vente des produits agricoles) que dirige Patrick Mbemba, afin d’aider à une meilleure production de l'alimentation animale, gage d’un élevage actif. En février dernier, le maïs hybride VN 10 embrassait pour la première fois le sol fertile congolais avec des résultats satisfaisants, laisse entendre Patrick Mbemba, des épis potelés de maïs jaune en main. Les récoltes de ce champ expérimental ont eu lieu au cours du mois de mai. La variété de ce maïs, qui a déjà gagné d’autres pays, vient du Vietnam. Au Congo, c’est Eppavpa qui introduit la culture de ce céréale grâce à un protocole d’accord signé avec Green Seed, une société semencière vietnamienne leader dans le domaine. Le but de cette culture, explique-t-on, est d’augmenter la production du maïs considéré comme matière principale dans la fabrication de l’alimentation animale. Avec deux à cinq épis par pied, la variété VN10 a la particularité d’améliorer les rendements à l’hectare jusqu’à dix tonnes minimum la saison, contrairement à celle adoptée localement dont les résultats sont mitigés, entre deux à trois tonnes seulement par saison à l’hectare. « La situation est à l’origine de la cherté de l’aliment de bétail. Les fabricants sont obligés de vendre cher pour couvrir les charges car ils achètent le kilo de maïs à 250 FCFA. Et l’aliment de bétail, en conséquence, coûte lui aussi cher voir 600 FCFA le kilo. Vous percevez ensuite l’impact sur le prix des œufs et de la volaille, par exemple », commente Patrick Mbemba. Sans matière première, il est difficile de relever le pari de l’élevage, l’aviculture en l’occurrence, poursuit-il. « Les Congolais consomment plus de viande blanche. Il est possible de renverser la tendance de l’importation des poulets et des œufs de table si l’alimentation animale est bon marché », martèle l’ingénieur agronome. Lutter contre l’importation des denrées alimentaire, un défi En initiant la culture de la variété du maïs VN10 au Congo, un projet pour lequel Eppavpa espère un soutien multiforme de l’Etat et des structures adéquates, le but à terme est de soutenir le dessein des pouvoirs publics de baisser les importations de la volaille. Le Congo importe 75% de ses besoins alimentaires. En 2016, le pays a débloqué 1,2 million de dollars, environ 727,2 milliards de FCFA dans l’importation des denrées alimentaires. La viande blanche, prisée des Congolais, figure en bonne place des dépenses, selon Patrick Mbemba. « Il est possible de baisser cette tendance. Pour le faire, nous espérons diminuer à 100 FCFA le kilo de maïs avec ce projet. Ce maïs certifié ISO a fait le bonheur de plusieurs projets dans d’autres pays déjà », persuade-t-il. L’objectif, souligne l’ingénieur agronome, est de faire en sorte qu’avec la culture de ce maïs et les résultats de sa transformation, que le Congo réduise, dans deux ans, 50% de l’importation des denrées alimentaires, la volaille en l’occurrence. Le maïs est devenu la première céréale cultivée dans le monde, devant le riz et le blé. Récolté en grain ou avec toute la plante, le maïs est largement utilisé dans l’alimentation animale et humaine et pour des usages industriels. Sa bonne production au Congo pourrait bien aller au-delà de l’agriculture, explique le patron de Eppavpa, société située à Brazzaville, dans le deuxième arrondissement. Elle conseille et vend des intrants et du matériel agricole, tout en assurant un soutien technique aux agriculteurs et les assistant dans la rédaction des projets agricoles. Quentin Loubou Légendes et crédits photo :1-Patrick Mbemba (à droite) dans un champ expérimental de maïs VN10
2- Après la récolte, la variété s'est très bien adaptée au Congo Notification:Non |