Diplomatie : le Canada accueille le sommet du G7

Mercredi 6 Juin 2018 - 11:45

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La rencontre des sept pays les plus industrialisés du monde (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie et Japon) qui se tient du 8 au 10 juin, à La Malbaie, s’annonce ébranlée par la guerre commerciale avec les alliés, déclenchée par le président américain, Donald Trump.

Les discussions porteront, entre autres, sur la croissance inclusive, l’avenir du travail et du commerce, la paix et la sécurité, l’égalité femmes-hommes et le changement climatique. Au sujet du commerce, la difficulté pour les dirigeants du G7 sera de tomber d’accord sur un communiqué final avec les Etats-Unis. Ce qui n’est pas nouveau, puisque lors du précédent sommet des pays riches à Taormine (Italie), la délégation américaine avait refusé de signer la déclaration finale pour cause de retrait de l’accord de Paris sur le climat. Et pas plus longtemps que la semaine dernière, Washington a également refusé de signer la déclaration finale de la réunion de l'Organisation de coopération et de développement économiques, rejetant les négociations multilatérales, jugées inefficaces.

Le G7 finances, dont les travaux se sont achevés le week-end dernier au Canada, n’avait non plus donné lieu à une déclaration commune. La rencontre avait pris les allures d’un G6 +1 (Etats-Unis), selon l’expression du ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Evoquant le climat qui devra prévaloir durant le sommet, la présidence française a indiqué que les six auront probablement des difficultés pour préserver l’unité en leur sein. « Le défi est d’essayer de préserver une unité à l’intérieur du G7 et vis-à-vis de l’extérieur, mais il ne faut pas hésiter à exprimer de manière ferme les intérêts de la France et de l’Europe », a averti l’Elysée.

En ce qui concerne la politique commerciale, les discussions devraient se concentrer sur la décision de Donald Trump d’imposer à tous les fournisseurs des Etats-Unis de lourdes taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, y compris à l’Europe, au Canada et au Japon, ses plus proches alliés. Pourtant, l’Europe et le Canada avaient, dans un premier temps, obtenu un sursis mais à leur grande déception, le patron de la Maison-Blanche leur a finalement appliqué les mêmes taxes qu’aux autres.

Plusieurs observateurs pensent que le sommet du Québec risque de déboucher effectivement sur une guerre commerciale entre les Etats-Unis et leurs partenaires, ainsi que son isolement sur plusieurs fronts, comme le réchauffement climatique et le multilatéralisme.

Le dossier du nucléaire iranien fait également partie des pommes de discorde entre Européens et Américains. Les vingt-huit sont notamment inquiets de la décision américaine de sortir de l’accord y relatif, au moment où Washington fait pression sur leurs entreprises pour qu’elles quittent l’Iran, comme vient de le décider le constructeur automobile français PSA. Cette société qui vendait près de quatre cent cinquante mille véhicules dans le pays va plier bagage, cédant aux injonctions américaines qui menacent de représailles les entreprises étrangères faisant affaire avec Téhéran.

Le président français, Emmanuel Macron, est arrivé le 6 juin à Ottawa pour rencontrer le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Cette visite qui intervient juste avant le sommet du G7 a pour but de resserrer les liens entre leurs deux pays.

  

 

Nestor N'Gampoula

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