Mali : arrivée des Casques bleus canadiens

Lundi 25 Juin 2018 - 12:45

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Annoncé en mars dernier, le premier groupe de soldats canadiens a été déployé dans le pays, le 23 juin, dans le cadre de la Mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma), a-t-on appris d’une source du ministère canadien de la Défense.

Les soldats envoyés au Mali ont été accompagnés par le chef d’état-major canadien, le général Jonathan Vance. Ils auront pour tâche de préparer le déploiement dans les prochaines semaines du contingent canadien.  Il s’agit de « l’équipe d’activation du théâtre, dont le travail consiste notamment à préparer les sites et à coordonner le transport de l’équipement », a précisé un porte-parole du ministère, ajoutant que la mission « est planifiée d’août 2018 à juillet 2019 ».

En mars, Ottawa avait annoncé sa décision de déployer, pendant un an, une force d’appui aérien comprenant deux hélicoptères Chinook pour les évacuations médicales et le transport ainsi que quatre hélicoptères armés Griffon et un contingent d’environ deux cent cinquante militaires. Le gouvernement canadien a opté pour le déploiement d’une force d’appui aérien à la Minusma, avec un contingent de Casques bleus, après des mois d’atermoiements. Ces troupes atteindront prochainement le tiers des six cents militaires que le Premier ministre, Justin Trudeau, avait promis de déployer peu de temps après son arrivée au pouvoir, à l’automne 2015.

Le Premier ministre canadien a d’ores et déjà réitéré d’atteindre cet objectif à terme à travers une série « d’engagements conjoints dans plusieurs pays ». Avec l’arrivée du premier groupe de Casques bleus canadiens, ces soldats font partie de la première mission de paix des Forces armées canadiennes en Afrique depuis celle qui avait avorté lors du génocide au Rwanda en 1994.

Pendant un an, la force opérationnelle comprendra deux hélicoptères Chinook de transport et de logistique et quatre hélicoptères Griffon « pour assurer une escorte et une protection armées », a indiqué le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, ajoutant que le contingent sera composé pour moitié de femmes.

En novembre dernier, le Canada avait exprimé sa volonté de mobiliser deux cents soldats pour des missions de maintien de la paix en favorisant la présence féminine au sein des Casques bleus. « Une de nos priorités est d’augmenter la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix », avait fait savoir Chrystia Freeland, qui s’était réjoui de ce qu’en accompagnement de ces hélicoptères sur le terrain, des militaires canadiens seront déployés à parité entre hommes et femmes.

Parlant du temps pris pour déployer ce contingent, la ministre des Affaires étrangères avait dit : « Nous avons été prudents dans notre décision d’entreprendre cette mission (...) et nous entendons prendre le temps de bien réfléchir pour planifier ce déploiement. La vie de chaque Canadien est précieuse ».

Forte d’environ douze mille Casques bleus, la Minusma, créée en 2013, est actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus dangereuse dans le monde puisque plus de cent cinquante soldats qui en faisaient partie ont été tués dans le cadre des opérations au Mali.

Le déploiement d’une force canadienne d’appui aérien vient à point nommé puisque les attaques djihadistes se poursuivent dans le nord du Mali, tombé en 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013, mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma. Celles-ci sont régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mi-2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes.

Loin de s’arrêter au Mali, les groupes djihadistes ont étendu également leurs attaques dans d’autres pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. Pour tenter de faire face à cette situation, le Mali ainsi que le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, réunis au sein de l’organisation régionale G5 Sahel, ont lancé, en novembre dernier, une force conjointe qui doit à terme atteindre cinq mille hommes.

 

Nestor N'Gampoula

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