Présidentielle et législatives nationales : début ce 25 juillet de l’enregistrement des candidatures

Mardi 24 Juillet 2018 - 18:00

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Les prochains jours s’annoncent très mouvementés pour le pays, le processus électoral amorçant, ce mercredi, un virage décisif avec l’ouverture des bureaux de réception et traitement des candidatures  pour les deux scrutins.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) s’engage dans une dynamique de non-retour censée déboucher sur la tenue effective des scrutins le 23 décembre. Pendant près d’une semaine, soit du 25 juillet au 8 août, Kinshasa et d’autres villes du pays vont vivre une effervescence particulière avec le dépôt des candidatures d’éventuels aspirants, tant à la présidentielle qu’aux législatives. Des moments que plusieurs candidats capitalisent en se faisant escorter par une marrée humaine jusqu’aux bureaux de la Céni. Une symbolique de taille qui donne la mesure du niveau d’enracinement populaire dont jouit le postulant par rapport à des adversaires appelés à s’effacer. La Centrale électorale avait déjà mis en garde les requérants contre ce genre d’exhibitionnisme en indiquant que le dépôt de candidature n’était pas à confondre avec une campagne électorale.  

Reste à savoir si cette mise en garde sera respectée par les concernés qui épient les moindres occasions pour se mettre en vedette. À la veille de ce jour mémorable, une sorte de veillée d’armes s’observe dans les états-majors des partis et regroupements politiques. Il est fort probable que plusieurs leaders politiques qui séjournent à l’étranger, pour une raison ou une autre, rentrent au bercail pour accomplir cet acte civique afin d’assurer leur éligibilité aux prochains scrutins. Déjà, le Mouvement de libération du Congo annonce, tambour battant, le retour le 1er août de son président, le sénateur Jean-Pierre Bemba, détenteur depuis quelque temps d’un passeport diplomatique qui lui a été délivré en bonne et due forme par l’ambassade de la RDC en Belgique. Acquitté le 8 juin dernier par la Cour pénale internationale de lourdes charges de crimes de guerre et de crimes contre  l’humanité après dix ans de détention à La Haye, Jean-Pierre Bemba passe pour un trouble-fête venu bouleverser la donne politique.  Dans les rangs de l’opposition, sa candidature risque de faire tâche d’huile en faisant ombrage à certains candidats qui s’étaient déjà prononcés, à l’image de Félix Tshisekedi ou encore de Moïse Katumbi.

À propos de ce dernier, son entourage persiste et signe : « L’ex6gouverneur du Katanga va rentrer au pays avant le 8 août prochain par son avion privé ». Au sujet de garanties sécuritaires, une source proche de son pré-carré a laissé entendre que ses deux véhicules blindés étaient déjà arrivés et que toutes les dispositions étaient prises pour que tout se passe comme dans le meilleur des mondes. « Je ferai campagne au pays car c’est mon droit, mon devoir. Entre le 24 juillet et le 8 août, je serai à Kinshasa pour m’enrôler », avait lâché le leader d’Ensemble, au cours d’une session questions-réponses sur twitter.

Toutefois, la grande inconnue reste l’attitude du gouvernement qui, par le biais du ministre de la Justice, a promis de mettre la main sur cet ancien cadre du parti présidentiel passé à l‘opposition. Condamné par la justice congolaise depuis 2016 dans une affaire de spoliation d’immeuble et faisant également l’objet de plusieurs autres poursuites par cette même justice, notamment pour sa présumée nationalité italienne, Moïse Katumbi risque de voir ses ambitions partir en fumée. Pour la justice congolaise, il ne remplit pas les conditions d’éligibilité étant sous poursuites judiciaires.

L'opposition toujours en rangs dispersés

À la veille du dépôt des candidatures pour la présidentielle, force est de constater que l'opposition ne s’est toujours pas choisi un candidat unique. Pour l’heure, à en croire certains milieux de ce bord politique, les uns et les autres se livrent à un travail de gestion des ambitions en interne. « Lorsque tout le monde aura fini cet exercice en interne, le temps de l’échange viendra pour voir dans quel ordre nous pouvons y aller, donc il y a encore le temps mais le temps presse », avait indiqué Delly Sessanga, cadre du G7.

Pour tout dire, l’idée de se choisir un candidat commun de l'opposition fait du chemin. Les contacts entre les différents leaders seraient très avancés sur le sujet, apprend-on. « Le souci est là, la nécessité est là. Toutes les forces du changement sont concernées. Nous espérons que ça portera des fruits. Le début du dépôt des candidatures à la présidentielle ne devrait pas constituer un obstacle. Cela n’empêche pas que l’un se désiste à la place de l’autre suivant le principe de l’union fait la force », a fait observer Jacquemin Shabani de l’UDPS.

S’il est vrai que personne dans l'opposition ne voit aucun inconvénient d’avoir une candidature commune à la présidentielle, l’heure est venue pour que les uns et les autres mettent de côté leurs égo et que les moins assurés se désistent au profit des plus méritants. C’est le moment ou jamais pour l’opposition de marquer l’histoire en luttant pour une cause commune, celle du Congo, au-delà des considérations partisanes.

À noter que la publication provisoire des candidats est prévue pour le 24 août, avant la liste définitive le 19 septembre, le temps pour la commission électorale de vérifier si les candidats réunissent toutes les conditions et qu'ils ont bien versé leur caution de cent mille dollars. Des recours sont, par ailleurs, possibles devant la Cour constitutionnelle.  

Alain Diasso

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