Transport urbain : les véhicules sans plaque d’immatriculation interdits de circulation à Kinshasa

Mercredi 19 Mars 2014 - 17:30

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Les motivations qui sous-tendent cette décision seraient étroitement liées aux raisons d'ordre sécuritaire, à en croire des sources proches de l'autorité urbaine.

Un arrêté de l’autorité provinciale de la ville de Kinshasa prise depuis le 18 août interdit de circulation tout véhicule sans plaque d’immatriculation. Les motivations qui sous-tendent cette décision seraient liées aux raisons de sécurité afin de prévenir les crimes et autres méfaits commis par des personnes sans foi ni loi non autrement identifiées. En effet, depuis quelques temps, les kinois assistent impuissants à la recrudescence de l’insécurité perpétrée par des hommes armés circulant à bord des véhicules de ce type.

Des cas de kidnapping sont également déplorés ces temps derniers sur les différentes artères de Kinshasa où il ne fait plus bon de se promener seul aux heures tardives. Tout récemment, un bus Transco desservant la ligne Kingasani-centre ville avait subi une attaque au cocktail molotov de la part de quelques illuminés à la hauteur de la 9e rue Limete. Le bus en fumée, des passagers grièvement blessés et d’autres brûlés au premier degré, le spectacle était insupportable. Ce scenario macabre serait à la base de cette décision de l’Hôtel de ville qui tient à la sécurisation des usagers de la route dans tous les quatre coins de Kinshasa. D’autant plus qu’il y a à peine deux jours, un activiste des droits humains s’est fait tabasser à hauteur du Lycée Prince de Liège tiré de son volant par des intrus alors qu’il était empêtré dans un embouteillage.

Profitant de l’occasion, une autre décision de l’autorité urbaine visant l’interdiction de circulation des véhicules aux vitres teintées a été exhumée. Plus que jamais, les conducteurs de ces engins sont astreints désormais à circuler à découvert pour des raisons de sécurité. À ce sujet, plusieurs chauffeurs se sont dits surpris d’être interpellés par la police routière déclarant n’avoir pas été informés au préalable. « Nous n’avions pas été sensibilisés par une campagne allant dans ce sens », a lâché le chauffeur d’un dignitaire qui roule avec une Mercédès Benz 250 aux vitres teintées. La décision s’appliquerait, à en croire des sources proches de l’Hôtel de ville, à tout le monde y compris les autorités. « Il s’agit pour nous de traquer et de démasquer tous ceux qui se plaisent de rouler à bord des véhicules à vitres teintées pour des fins criminelles », commente un agent de police commis à la régulation de la circulation routière. Notons que cette décision intervient quelques semaines après le moratoire de quarante-cinq jours imposé aux conducteurs des véhicules de la marque Mercédès 207 communément nommés  « Esprit de mort ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des véhicules en circulation sur une avenue de Kinshasa