Changement climatique : la navigabilité en baisse sur le fleuve OubanguiVendredi 21 Mars 2014 - 18:02 Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de la météorologie, célébrée le 23 mars de chaque année, le ministre d’État, ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Rodolphe Adada, a rappelé que le Congo n’était pas à l’abri de changements climatiques Marquant l’entrée en vigueur, le 23 mars 1950, de la convention portant création de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette journée est placée cette année sur le thème : « Temps et climat : mobilisons les jeunes ». Elle donne l’occasion au gouvernement congolais de sensibiliser l’opinion sur la contribution des services météorologiques et hydrologiques au développement socioéconomique. « Il y a cinquante ans, la navigabilité sur l’Oubangui était de onze mois ; de nos jours, elle a baissé à huit mois. Les changements climatiques auront des impacts particulièrement négatifs sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la santé humaine, la pauvreté et la zone littorale », a souligné Rodolphe Adada. Selon lui, en choisissant ce thème, l’OMM a voulu souligner la responsabilité des jeunes dans la surveillance, la compréhension et la prise en compte du temps et du climat. En effet, ils peuvent faire œuvre utile en sensibilisant l’opinion publique sur la nécessité d’atténuer le changement climatique et de s’y adapter. Mais pour libérer tout leur potentiel dans ce domaine, a-t-il poursuivi, il convient de les associer à la formulation et à la mise en œuvre des politiques qui ont une incidence sur les générations actuelles et futures. Il a aussi rappelé l’importance pour les jeunes de s’approprier les outils de la communauté météorologique internationale pour comprendre et prévoir le temps et le climat. Ces outils vont devenir plus précis au cours des décennies à venir. « L’influence de l’homme sur le système climatique est clairement établie. Notre mode de vie entraînera inexorablement un réchauffement marqué de la planète. Il est encore possible de limiter ce réchauffement à moins de 2°C, mais pour cela, une réduction considérable et rapide des émissions de gaz à effet de serre s’impose. Cet objectif appelle des mesures urgentes et courageuses de notre part, et les jeunes peuvent constituer de par le monde un puissant levier de changement », a ajouté le ministre, pour qui le changement climatique rend l’avenir plus incertain. La société se doit, a conclu Rodolphe Adada, d’assumer ses responsabilités non seulement envers elle-même, mais aussi envers les prochaines générations, d’où l’action souhaitée pour les jeunes d’aujourd’hui. Les jeunes vont connaître un accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes Rendant public le message du secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud, à l'occasion d’une cérémonie solennelle organisée à l’Agence nationale de l’aviation civile, le directeur de la météorologie nationale, Camille Loumouamou, est revenu sur l’importance du thème de cette année. Selon le secrétaire général, la tranche d'âge des 15-24 ans représente le sixième de la population mondiale ; environ 85% de ce milliard de jeunes hommes et de jeunes femmes vivent dans des pays en développement. « Les technologies modernes imprègnent leur vie de tous les jours, leur permettant de mieux interagir avec le monde qui les entoure. Et pourtant, nombreux sont les jeunes qui vivent encore dans la pauvreté et subissent des discriminations et des situations d'exploitation ; beaucoup d'entre eux n'ont toujours pas accès à l'éducation, à la santé et à d'autres services essentiels », a-t-il indiqué. Cette situation est aggravée, a-t-il ajouté, par les risques liés au changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes, qui caractérisent les conditions de vie des jeunes d'aujourd'hui et dont l'influence ne fera que croître dans les décennies à venir. La température de l'atmosphère et des océans continue d'augmenter ; les calottes glaciaires et les glaciers reculent inexorablement ; le niveau des océans s'élève et on assiste à une augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité d'un certain nombre de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. « Les concentrations mondiales de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère continuent d'augmenter sans relâche, atteignant des niveaux sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Notre dépendance actuelle à l'égard des combustibles fossiles entraînera inexorablement un réchauffement marqué de la planète, qui pourrait atteindre 4 degrés Celsius d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle. » D’après lui, les jeunes d'aujourd'hui connaîtront durant la seconde moitié de ce siècle, si l’on n'agit pas d'urgence, les graves conséquences du changement climatique contre lesquelles le dernier rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a mis les décideurs en garde. Elles contribueront dans une large mesure à modeler l'avenir de la planète en fonction des choix que les dirigeants feront maintenant. Pour les prochaines générations, les enjeux sont de taille, mais les leviers dont disposent les États pour y faire face n’ont jamais été aussi puissants. « Les mécanismes qui régissent les interactions entre l'atmosphère, les océans, les terres émergées et l'hydrosphère, et qui engendrent par conséquent le temps et le climat, livrent peu à peu leurs secrets, et les scientifiques sont de plus en plus à même de prévoir le temps et le climat selon un continuum d'échéances de prévision. » Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le ministre Rodolphe Adada (© Adiac). |