Élections : la déclaration de l’Église protestante ravive le débatSamedi 22 Mars 2014 - 15:01 L’ECC refuse d’acquiescer une quelconque modification de la loi fondamentale de la RDC. Le Comité exécutif national de l’Église du Christ au Congo (ECC) s’est prononcé, le 21 avril sur la feuille de route de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il a opté pour la deuxième hypothèse qui prévoit l’élection des sénateurs et gouverneurs au suffrage indirect en 2017 et l’élection au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux et du président de la République. Le choix de l’ECC est justifié par des exigences en rapport avec le cycle et les mandats électoraux, notamment le respect sans faille des dispositions de la Constitution qui fixe la mandature politique à cinq ans. Il est donc évident que l’Église protestante du Congo refuse d’acquiescer une quelconque modification de la loi fondamentale de la RDC. Elle en exhorte les deux chambres du Parlement à voter des lois susceptibles de permettre la mise en œuvre des élections. La majorité se détermine D’un point de vue contraire, la majorité présidentielle (MP) pencherait plutôt pour la première hypothèse qui privilégie la piste de l’élection des députés provinciaux au suffrage universel indirect. Après la réunion de Kingakati, le doute a été totalement dissipé sur cette question. L’on tend bien vers une bataille rangée majorité présidentielle-opposition politique au sein de l’Assemblée nationale sachant que la MP part avec une avance numérique. L’opposition, menée par Lisanga Bonganga, Martin Fayulu et José Makila pourrait s’appuyer sur les déclarations des Églises catholique et protestante du Congo pour faire passer son argument. L’entrée en lice de la société civile dans ce débat va permettre de se faire une idée de l’ambiance qui va caractériser le cycle électoral en cours. Même si le bras de fer a déjà commencé entre la mouvance présidentielle et l’opposition. Une hypothèse intermédiaire ? Au niveau des institutions la guéguerre persiste. Les députés nationaux issus des élections de 2011 n’entendent pas souscrire à des élections législatives organisées avant les provinciales et les sénatoriales. Ils souhaitent que les institutions concernées par des arriérés électoraux soient les premières à être soumises aux élections. Cette question peut changer la donne et pousser les élus nationaux, toutes tendances confondues, à trouver une hypothèse intermédiaire. La Communauté internationale suit de près la série des déclarations et entend choisir le moment propice pour se prononcer définitivement sur l’accompagnement ou pas du cycle électoral 2013-2016. Notons que l’apport des partenaires a été important lors des élections de 2006 et 2011. Pour en bénéficier cette fois-ci, le pays doit faire preuve d’une certaine maturité dans l’organisation des élections crédibles et apaisées. Jeannot Kayuba |