Nord-Kivu : la certification des ressources minières au cœur du débatLundi 24 Mars 2014 - 16:35 Des résolutions qui découleront de la deuxième édition de la Conférence nationale sur la transparence dans la gestion des ressources naturelles en RDC ouverte le 24 mars à Goma, l’on pourra se faire une idée sur les intentions réelles du gouvernement dans la gestion de ce secteur sensible et juteux. Tous les projecteurs de l’actualité sont pour l’heure focalisés sur la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu qui abrite depuis lundi la deuxième édition de la Conférence nationale sur la transparence dans la gestion des ressources naturelles en RDC, la première ayant eu lieu à Lubumbashi en février 2013. À l’ouverture de ces assises, le Premier ministre Matata Ponyo a, dans son allocution de circonstance, martelé sur l’urgence qu’il y avait pour le pays d’améliorer les conditions sociales des populations à travers une bonne gestion des ressources minières. Le renforcement, l’actualisation et l‘optimisation du cadre institutionnel, légal et réglementaire du secteur minier passe pour un préalable majeur dans le processus pour parvenir à une traçabilité efficace dans la gestion des ressources naturelles. Tout en plaidant pour la réactivation la révision du Code minier et du processus de certification des ressources, Matata Ponyo a aussi mis une emphase particulière sur la promotion d’une paix durable dans la région susceptible de favoriser la création d’emplois dans le secteur minier et, par ricochet, attirer de nouveaux investissements. Dans le même ordre idées, a-t-il ajouté, « le gouvernement devra « lutter contre la fraude et la criminalité dans les zones minières, mobiliser et maximiser les recettes minières, s’assurer du respect des responsabilités sociales et obligations environnementales par les opérateurs miniers et dans les carrières et valoriser les produits miniers en les transformant localement ». En réaction à cette exhortation du Premier ministre, les acteurs de la société civile ont, quant à eux, plaidé pour la mise en place des mécanismes susceptibles d’amener le gouvernement congolais à exporter les produits finis et à faire en sorte que les communautés locales bénéficient de leurs richesses naturelles. Très actif à ce forum, le représentant spécial des Nations unies en RDC, Martin Kobler, qui se trouve à la tête d’une importante délégation des diplomates, entend leur présenter une autre image du Nord-Kivu en cette période post conflit où toutes les énergies sont censées converger vers son développement. Cette présence massive des ambassadeurs au Nord-Kivu est perçue par nombre d’observateurs comme un signe d’engagement renouvelé de la communauté internationale d’accompagner la province sur la voie de sa réelle pacification et de son développement. La part du gouvernement Placée sur le thème « Gestion durable et transparente des ressources naturelles de la RDC post conflit », cette deuxième conférence nationale sur les mines entend évaluer, en plus des mines, les ressources naturelles. « Nous voulons faire voir à l’opinion nationale et internationale que tout ce qu’on dit sur la République démocratique du Congo au sujet de la gestion des ressources minières et naturelles n’est pas juste. Et nous nous efforçons à ce qu’il n’y ait rien à dire dans la gouvernance du secteur minier », a pour sa part déclaré le ministre du secteur Martin Kabwelulu. La population locale, quant à elle, attend voir les ressources de la province profiter réellement à ses premiers bénéficiaires, en l’occurrence, la population congolaise et que soit mis fin au régime de pillage sur fond d’impunité ayant longtemps gangrené le secteur. L’on se rappelle qu’il y a de cela quatre ans, le chef de l’État avait interdit toute activité d’exploitation de minerais au Nord-Kivu, après avoir constaté une anarchie totale et la corruption dans ce secteur. Et visiblement, les choses n’ont guère évolué dans le sens de la normalisation comme en témoignent les nombreux rapports d’ONG tant locales qu’internationales indexant aussi bien les autorités politiques que militaires, nationales qu’étrangères empêtrées dans une haute maffia visant le pillage des ressources naturelles du pays. Des résolutions qui découleront de ce forum, l’on pourra se faire une idée sur les intentions réelles du gouvernement dans la gestion de ce secteur sensible et juteux. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Le ministre des mines, Martin Kabwelulu |