70e assemblée générale de l’ONU : la paix et la sécurité au cœur des discours des dirigeants africainsMardi 29 Septembre 2015 - 16:11 Du haut de la tribune des Nations unies(ONU), le 28 septembre, à New York, les chefs d’Etat gabonais, centrafricaine, malien, nigérian et égyptien ont tour à tour plaidé en faveur de la lutte contre le terrorisme et la fin des conflits militaro-politiques et sectaires en Afrique. La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, invitée à prendre part à l’assemblée générale de l’ONU, ne peut se passer de la vague de violences qui déferle en ce moment sur la capitale Bangui. Plusieurs centaines de jeunes érigeant des barricades sont sortis depuis trois jours dans les rues pour exprimer leur mécontentement face à la recrudescence de la violence. Certains sont allés plus loin en demandant la démission de la présidente Samba Panza. « Je lance un appel au calme à vous mes compatriotes. Je vous demande de regagner vos domiciles. Je sais que quand je m'adresse à vous, vous m'écoutez. Je serai de retour dans quelques jours et nous verrons ensemble comment sortir de ces nouvelles violences », déclare la présidente, s’adressant au peuple centrafricain. Elle a par ailleurs appelé les amis de la Centrafrique à continuer à soutenir son pays dans la marche vers la paix, la réconciliation et le vivre ensemble. Ces évènements ont déjà fait près de 40 morts et une centaine de blessés, poussant des milliers d’innocents à fuir leur domicile. Situation similaire au Mali, au Nigéria… Le même cri de cœur a été lancé ce lundi par le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Le président malien a exhorté la communauté internationale à accentuer son « soutien technique et financier à l'application de l'accord de paix inter-malien parachevé en juin 2015 ». « Après huit mois de discussion avec nos frères des régions du nord qui avaient pris les armes, je suis particulièrement heureux de vous présenter l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, dont le processus de signature a été parachevé à Bamako le 20 juin 2015 », a déclaré IBK. Devant ses homologues, IBK a réaffirmé la volonté de son gouvernement de respecter tous ses engagements découlant de l'Accord. Il a indiqué que le Comité de suivi de l'Accord, qui a commencé ses travaux le lendemain de sa signature, a déjà adopté son règlement intérieur et le calendrier de mise en œuvre de l'Accord. Sur le terrain, les attaques attribuées aux groupes armés du nord sont régulièrement dénoncées. Les protagonistes de la crise signataires de l’accord de paix ont du mal à faire taire leurs armes. Le nord du pays est également en proie à la menace djihadiste. Cette menace est prise au sérieux par le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba. A cet effet, il a recommandé à la communauté internationale de « redoubler d'efforts pour lutter contre les groupes terroristes tels que Boko Haram et Al-Chabaab, notamment en s'attaquant aux bailleurs de fonds via davantage de surveillance des circuits financiers qui alimentent ce phénomène». Quant à son homologue nigérian, Muhammudu Buhari, il s'est félicité de la stratégie régionale au sein de la commission du bassin du lac Tchad, employée dans la lutte contre la secte islamique ex-Boko Haram. Et le chaos libyen ? « La guerre menée par Boko Haram au Nigéria, au Tchad, au Niger et au Cameroun ne retient peut-être pas l'attention comme celles du Moyen-Orient, mais les souffrances qu'elle engendre sont tout aussi considérables et le bilan humain aussi lourd », a indiqué Buhari dans son discours devant l'assemblée générale de l’ONU. Le dirigeant nigérian a profité de la tribune des Nations unies pour adresser un message d’espoir aux parents des lycéennes kidnappées à Chibok : « Nous travaillons d'arrache-pied pour assurer leur sûreté et les retrouvailles avec leurs familles », a-t-il promis. Depuis octobre 2011, la Libye est devenue un Etat fantôme. Le président égyptien, Abdel Fattah el-Sisi, a appelé la communauté internationale à tout mettre en œuvre en vue de reconstruire la Libye sur la base du texte de compromis politique de Skhirat, et de l'aider à combattre efficacement le terrorisme. « La Libye doit se défaire de la menace terroriste avant que celle-ci ne puisse établir sur son sol une base à partir de laquelle elle prendrait pour cibles les voisins de la Libye et s'étendrait jusqu'aux profondeurs de l'Afrique », a averti le Maréchal el-Sisi. Fiacre Kombo Notification:Non |