Adoptions des petits Congolais : perplexité continue en ItalieJeudi 25 Février 2016 - 18:40 Les familles italiennes des enfants adoptables se disent exaspérées par le manque d’information sur le sort de leurs dossiers, pourtant jugés conformes. Que se passe-t-il en définitive ? C’est la question qui revient dans la bouche des parents italiens qui continuent de se demander à quelle source fiable s’adresser pour savoir ce qu’il en est des enfants adoptés en République démocratique du Congo et que certains continuent d’attendre depuis plus de deux ans ! Ils ont en mains tous les sceaux, autorisations et certificats de conformité souhaitables, mais les enfants n’ont toujours pas quitté Kinshasa pour Rome, pourquoi ? Tout se passe comme si la logique était celle de la douche écossaise : des instants d’espoir tout de suite noyés dans un blocage sans cause et sans responsable. Par exemple, lundi dernier Kinshasa a fait savoir aux parents américains de ces enfants que quelque 150 cas (d’autres sources aux États-Unis parlent de 159) auraient reçu le feu vert des autorités congolaises. C’est l’ambassadeur du Congo aux États-Unis, François Balumuene, qui en a lui-même fait part aux adoptants américains par courriel. Il a laissé entendre que le gouvernement travaillait à trouver une solution rapide aux cas restants. Mais, même s’il y a loin de la coupe aux lèvres, cette « éclaircie » parvenue à New York, les adoptants italiens aimeraient eux aussi en recevoir un halo! C’est ce qu’a fait entendre avec véhémence mercredi à la Chambre, à Rome, Cosimo Latronico, marquant son exaspération. « Le silence qui entoure la question des enfants de la République démocratique du Congo n’est plus tolérable ! Les familles continuent de manifester le droit à accueillir ces enfants », a plaidé le député. « Il s’agit de longues années de souffrance qui ne trouvent aucune justification, et qui ne rencontrent pas la compréhension des organismes gouvernementaux compétents », s’est-il indigné. Comme lui, de nombreux parlementaires italiens ont pris en main ce dossier et cherché à faire bouger les lignes, interpellant le Premier ministre Matteo Renzi. Le gouvernement de Kinshasa avait suspendu les adoptions en 2013, soupçonnant certaines des familles adoptantes de ne pas correspondre aux standards congolais de la famille (certains des parents se retrouvaient être des personnes en unions homosexuelles). Leurs dossiers avaient pu traverser les filtres établis grâce à la corruption de quelques fonctionnaires. Le gouvernement avait dès lors décidé de reprendre l’examen des dossiers au cas par cas. Le blocage avait affecté plus de 400 familles américaines, canadiennes et européennes. Mais Kinshasa s’est toujours montrée rassurante envers les familles italiennes, tenues pour non concernées par les manœuvres frauduleuses découvertes chez les autres. Lucien Mpama Notification:Non |