Affaire Hôpital de Panzi : les ONG des droits de l’Homme s’en mêlentJeudi 8 Janvier 2015 - 13:15 La Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a demandé la levée de la mesure de saisie des comptes de cette institution hospitalière du Sud-Kivu. Dans une réaction du 7 janvier, la VSV fustige et condamne avec véhémence « la discrimination fiscale » dont est victime l’Hôpital général de référence (HGR) de Panzi et invite, toutes affaires cessantes, le gouvernement congolais à respecter et privilégier le droit à la vie et à la santé des centaines des patients de cet hôpital. L’ONG a également plaidé pour la levée de la mesure de saisie et la réouverture des comptes de cette formation médicale « très particulière » aux fins de lui permettre de faire face aux impératifs de son bon fonctionnement. La VSV a également exhorté à faire cesser tout acte d’intimidation, de harcèlement ou de menace à l’encontre du Dr Denis Mukwege pour avoir librement exprimé son opinion contre la révision de la Constitution. Parmi les autres recommandations, cette association a plaidé pour une subvention à cet établissement hospitalier pour garantir les soins de santé en faveur de la population en général, et des victimes des viols et violences sexuelles en particulier; l’accélération de la mécanisation des membres du personnel encore en souffrance et l’assurance du paiement régulier de tout le personnel, ainsi que l’indemnisation du personnel et les malades de cet hôpital pour tous les préjudices subis. Une action aux lourdes conséquences La VSV, en examinant au fond la situation, a craint que la saisie opérée par la DGI/provinciale sur les comptes de l’HGR de Panzi ait d’autres conséquences fâcheuses. Il s’agit, entre autres, des difficultés de fonctionnement et d’approvisionnement en médicaments pour l’administration des soins médicaux en faveur de plusieurs centaines des malades internés dans cette formation médicale. Cette ONG a, par ailleurs, rappelé que l’Hôpital de Panzi a été fondé en 1999 par le médecin gynécologue, Dr Denis Mukwege. Outre son agrément par l’État congolais, a précisé cette association, cet hôpital est reconnu officiellement comme un HGR, et bénéficie donc du statut d’établissement public intégré dans le système des soins de santé primaire. « De ce fait, tous les agents recrutés par l’Inspection provinciale de la santé sont soumis au prélèvement des impôts professionnels sur les rémunérations (IPR) à la source par le ministère des Finances, à l’instar d’autres HGR », a souligné la VSV qui trouve curieux que l’HGR de Panzi soit le seul établissement public soumis à une mesure fiscale particulièrement discriminatoire et asservissante au regard d’autres institutions de ce type disséminées sur toute l’étendue du pays. Citant l’opinion publique, la VSV a révélé que l’acharnement dont fait l’objet l’Hôpital de Panzi serait consécutif à la prise de position de son directeur, Dr Denis Mukwege, contre la révision de la Constitution. « Il est inadmissible qu’au moment où Dr Denis Mukwege se consacre entièrement à ses risques et périls à la restauration de la dignité des milliers de femmes et filles victimes de viols et violences sexuelles, que l’administration fiscale congolaise se livre au harcèlement fiscal éhonté à l’encontre de l’hôpital, et ce, en violation des droits fondamentaux de la population et des malades plus particulièrement », a regretté cette ONG. Il est noté que le gouvernement belge a également réagi officiellement au paiement d’IPR imposé à l’HGR de Panzi. Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, Alexander de Croo, a, en effet, appelé le gouvernement congolais à renoncer à cette taxe mensuelle comptabilisée à hauteur de quarante mille euros, que cet hôpital doit payer à la Direction générale des impôts. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo 1: L'entrée de l'HGR de Panzi
Photo 2: Manifestation des agents de l'HGR de Panzi devant les bureaux de la DGI |