![]() Affaire père Gratien : le lourd verdict !Mardi 25 Octobre 2016 - 17:36 Le procès du père Gratien a abouti lundi soir sur la condamnation à 27 ans de prison du prêtre accusé d’assassinat et de disparition de cadavre. Les images ont montré un père Gratien Alibi pétrifié à l’énoncé par le juge Silvero Tafuro de sa condamnation à 27 ans de prison ferme pour l’assassinat, en mai 2014, de Mme Guerrina Piscaglia. Cette paroissienne d’une cinquantaine d’années a disparu le 1er mai 2014 du bourg de Cà Rafaele, près d’Arrezzo, en Toscane où le moine d’origine congolaise était en poste. La dame et son mari Mirko Alessandrini faisaient office de bedeau, et de ce fait fréquentaient indifféremment l’un et l’autre le prêtre congolais. Mais que s’est-il passé ensuite ? C’est le mystère absolu, qui faisait même espérer un acquittement pur et simple ou, à tout le moins une peine plus légère, de l’homme d’Eglise qui est resté calme jusqu’ici pendant tout le déroulement du procès entamé en décembre dernier. Il continuait de se dire innocent, « serein » et étranger aux faits. Des faits qui ne reposent que dans la reconstitution « brodée » au fil des audiences par le juge Marco Dioni. Selon lui, dame Piscaglia serait tombée follement amoureuse du prêtre qui, fatigué de la repousser en vain et de tenter de lui faire comprendre son statut de prêtre, aurait fini par l’assassiner. La faiblesse d’une telle trame a été relevée par les avocats de la défense dans leur plaidoirie : « c’est une fable ! », avait dit l’un d’eux, soulignant que jamais dans une affaire de crime, on n’avait vu un meurtrier tuant par agacement… sauf au far West. Mais cette ligne de défense ne semble pas avoir pesé devant une opinion chauffée à blanc par des médias flairant et détricotant les ingrédients d’un vrai scandale. Pensez donc !Un curé, une amante, un mari : tout ce qu’il faut pour créer de l’explosion médiatique dans la très catholique Italie ! Cette ligne de défense, pourtant « bétonnée » aussi par l’absence jusqu’ici du cadavre de la victime supposée, ne semble pas avoir fait vaciller les juges qui s’en sont tenus au réquisitoire de Me Marco Dioni. Celui-ci a asséné à longueur d’audiences son « intime conviction » avant de réclamer, il y a trois semaines, les 27 ans de prison que le juge a finalement retenus. Un coup de scène final à l’énoncé du verdict a été la réaction du mari de la disparue, Mirko Alessandrini, un homme phalot qui s’est écrié : « qu’Alabi nous dise maintenant où est le corps !» Cette exigence, dans l’hypothèse de l’innocence du moine, pourrait représenter sa planche de sortie. Car elle pourrait amener à poursuivre et démonter les hypothèses frêles sur lesquelles s’est appuyée l’accusation jusqu’ici. En tout cas, les deux avocats défenseurs, Me Francesco Zacheo et Me Rizieri Angeletti, ont annoncé qu’ils vont poursuivre la bataille. « Nous ferons appel » de ce jugement, ont-ils annoncé. « Justice rendue », a clamé pour sa part le mari qui a dit son contentement parce que le verdict a été prononcé un 24 octobre, c’est-à-dire le jour même où Guerrina Piscaglia aurait fêté ses 52 ans. Une pure coïncidence ? Lucien Mpama Notification:Non |