Affaires Hissène Habré: le parquet demande le renvoi du procès devant la justice

Samedi 7 Février 2015 - 12:16

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L’ancien président tchadien, Hissène Habré, au pouvoir entre 1882 et 1990 sera prochainement devant les juges pour son procès. Le réquisitoire définitif de mise en accusation et de renvoi de ce dernier devant la Chambre africaine extraordinaire d’assises » a été pris le 5 février à Dakar au Sénégal par le Parquet général près les Chambres africaines extraordinaires.

Avec cette mesure, l’on peut d’ores et déjà dire qu’une nouvelle étape a été franchie vers un procès Hissène Habré au Sénégal. L’ancien président tchadien est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. Il est en détention dans la capitale sénégalaise où il vit en exil depuis la chute de son régime.

La nouvelle de juger Hissène Habré est accueillie avec satisfaction par les avocats de l’accusation et d’autres personnes. C’est le cas de Me Jacqueline Moudeïna Avocate et militante de l’Association tchadienne pour la protection des droits de l’Homme qui a déclaré : « Réussir à faire passer Hissène Habré devant une juridiction, c’est une grande victoire pour la justice au Tchad » « Les faits sont graves, les preuves existent et il faut que l’ancien président soit jugé », a-t-elle ajouté.

Pour l’un des avocats de l’ancien président, la Justice doit décider soit d’un non-lieu, soit du renvoi pour que le procès puisse s’ouvrir. « Cela a été une instruction à charge du début à la fin et donc on n’est pas surpris aujourd’hui que le Parquet général renvoie Hissène Habré devant la justice. Aucun des six autres co-inculpés de Hissène Habré n’a été livré aux Chambres africaines extraordinaires. Donc je pense que la preuve est claire que l’affaire, c’est de juger et de condamner Hissène Habré », a dénoncé Me Ibrahima Diawara, l’un des avocats d’Hissène Habré.

D’après des spécialistes, le procès Hissène Habré ne devrait plus tarder à commencer étant donné que l’accusation a fini son travail. Quant au Parquet, il a annoncé le renvoi de l’affaire devant les juges suite à la tenue de quatre commissions rogatoires au Tchad, l’audition d’environ 2 500 témoins et victimes, de plusieurs auditions d’Hissène Habré lui-même qui a toujours refusé de s’exprimer, ainsi que des perquisitions à ses deux domiciles dakarois.  Des expertises médico-légales, graphologiques et l’exploitation des archives de la DDS - la police politique de l’époque -, ont été aussi faites dans le but d’avoir toute la lumière sur les faits qui sont reprochés à l’ancien président tchadien.

Afin de juger l’ancien président tchadien, le Sénégal et l’Union africaine (UA) ont signé, en décembre 2012, un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial. En 2013, le Tchad et le Sénégal ont signé un accord devant permettre aux juges du tribunal spécial chargés de son procès de mener des enquêtes au Tchad.

Hissène Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, puis inculpé le 2 juillet de la même année par le tribunal spécial et placé en détention préventive.

 

 

Nestor N'Gampoula