Afrique centrale : les parlementaires sensibilisés au droit à l’alimentation et à l’agriculture

Jeudi 24 Avril 2025 - 11:15

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Le Parlement congolais organise du 23 au 25 avril à Brazzaville, en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la coopération espagnole, une session de formation sous-régionale sur le droit à l’alimentation et l’agriculture sensible à la nutrition.

Regroupant, entre autres, les parlementaires des alliances nationales sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays membres, les représentants des ministères sectoriels, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les chercheurs et les chargés de programmes de la FAO, la session de formation vise une série d’objectifs. Il s’agit de renforcer les capacités, de mobiliser les acteurs, de créer des synergies, et d'affirmer ensemble que l’accès à une alimentation adéquate ne doit plus être un privilège, mais une réalité pour tous.

Le coordonnateur sous-régional de la FAO en Afrique centrale, le Dr Athman Mravili, a rappelé que cette formation se déroule dans un contexte où l’insécurité alimentaire et la malnutrition demeurent des défis majeurs en Afrique centrale. Selon lui, malgré les efforts indéniables consentis par les États, notamment à travers l’adoption de politiques agricoles, nutritionnelles et sociales plus inclusives, la situation reste préoccupante.

« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 40% des enfants de moins de cinq ans en Afrique centrale souffrent de retard de croissance dû à la malnutrition chronique. Dans plusieurs pays, les taux de malnutrition aiguë dépassent encore les 10%. La pauvreté persistante, les crises climatiques, les conflits, l’inaccessibilité des services sociaux de base, et les inégalités structurelles en particulier à l’égard des femmes continuent de compromettre le droit fondamental de chacun à une alimentation adéquate », a-t-il rappelé, saluant les efforts réalisés dans la sous-région dont la mise en place d’alliances parlementaires.

L’Afrique abritera le 3e sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition

Il a également rappelé la nécessité d’amplifier ces efforts, de les accélérer et de les coordonner avec une plus grande persistance. La FAO a reprécisé que le droit à une alimentation saine, suffisante, nutritive et culturellement acceptable est fondamental. « Cette formation se veut résolument pratique, interactive et transformative. Elle doit vous permettre d’identifier des pistes concrètes d’action, de renforcer votre compréhension du droit à l’alimentation, de vous approprier les outils de l’agriculture sensible à la nutrition, et de contribuer activement à l’agenda régional en préparation du troisième sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition, prévu en 2026 en Afrique », a déclaré le Dr Athman Mravili.

Le président de l’Assemblée nationale du Congo, Isidore Mvouba, a salué le travail de la FAO qui ne cesse d’accompagner et de soutenir les pays d’Afrique centrale pour l’accès de leurs populations à une nourriture suffisante, équilibrée et de qualité. « Comme vous le savez, notre sous-région est dotée d’importantes richesses et potentialités naturelles mais, elle est confrontée à de nombreux défis en matière d’alimentation et de sécurité alimentaire. Cette session de renforcement des capacités des parlementaires et autres cadres vient ainsi à point nommé. Elle nous dotera d’outils susceptibles de nous aider de trouver des solutions idoines à l’épineux problème de l’alimentation et de la nutrition. C’est un juste retour des choses, parce qu’il s’agit d’une préoccupation essentielle », a souligné le président actif de l’Alliance parlementaire congolaise pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Isidore Mvouba a également rappelé que le droit à une alimentation adéquate est un droit fondamental de l’homme inscrit sur le marbre des engagements internationaux des Etats au vu des Constitutions en vigueur dans les différents pays. Il est considéré comme le droit de vivre, le droit de chaque homme, femme et enfant à se nourrir dans la dignité. Bref le droit d’accéder à une nourriture saine, afin de semer les graines de la paix et du développement durable. Quant à l’agriculture sensible à la nutrition, elle a vocation, a expliqué le président de l’Assemblée nationale, à favoriser les cultures de rentes et autres pour une production diversifiée.

« Elle est essentielle pour l’atteinte des objectifs de développement durable, notamment l’éradication de la faim et l’atteinte de la santé pour tous. L’agriculture sensible à la nutrition repose sur des piliers essentiels comme l’accès à la terre, la disponibilité des semences, les ressources génétiques, l’eau... Les pouvoirs publics ont fort à faire pour faire de ce domaine un secteur de production, un vecteur de santé publique, de bien-être social et de résilience économique », a-t-il interpellé, déplorant le fait que quatre des onze pays de la sous-région n’ont pas encore créé des alliances parlementaires dans le cadre de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les participants posant avec les officiels/Adiac

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