Agression des journalistes de Molière TV : les policiers coupables interpellésLundi 28 Juillet 2014 - 17:48 L’Inspecteur général de la police, le général Jean de Dieu Oleko, a confirmé ces faits au cours d’une audience accordée aux responsables de principales organisations professionnelles des médias actives en RDC dont FFJ, l’UNPC et l’Omec. L’inspecteur général de la Police nationale congolaise (PNC), le général Jean de Dieu Oleko, a reçu en audience, le 28 juillet, les responsables de principales organisations professionnelles des médias actives en RDC. Le général Jean de Dieu Oleko tenait à avoir la vraie version des faits de la bouche de ceux qui défendent au quotidien les droits civils et politiques du journaliste congolais. L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a été représentée par son président, Jean Boucard Kasonga Tshilunde, Freedom for journalist (FFJ), a été représenté par son directeur, Désiré-Israël Kazadi, alors que le vice-président Jean-Pierre Efalema a représenté l’Observatoire des médias congolais (Omec). Le général a, d’emblée, porté à la connaissance de ses interlocuteurs que la nouvelle sur l’agression des journalistes est allée jusqu’à la haute hiérarchie de la police et que des mesures ont vite été prises. Il a annoncé, entre autres, qu’une procédure en interne a permis l’arrestation des policiers coupables. Premier à prendre la parole, le président de l’UNPC a salué l’esprit d’ouverture de l’inspecteur général avant de porter à sa connaissance que la profession a été fortement touchée par cette agression policière dont ont été l’objet des journalistes et la casse des matériels de Molière TV qui s’en est suivie. Kasonga Tshilunde a saisi l’occasion pour demander à son interlocuteur d’instruire la police de circulation routière à reconnaître le « laissez-passer presse » estampillé UNPC placardé sur le pare-brise du véhicule de tout professionnel des médias, buté très généralement à l’incompréhension des « roulages ». Deuxième à prendre la parole, le vice-président de l’Omec a appelé l’inspecteur général à s’impliquer pour éviter toute éventuelle récidive. Cependant, le directeur de FFJ, Désiré-Israël Kazadi, s’est attardé sur l’agression policière infligée au quotidien aux journalistes aussi bien à Kinshasa que dans les provinces du pays. « Mon général, nous souhaitons que cesse toute attaque policière contre les professionnels des médias aussi bien ici à Kinshasa que sur l’ensemble du territoire national. Ne pas le faire s’apparenterait à une complicité de la haute hiérarchie de la police. FFJ vous prie de tirer les oreilles aux membres de votre corps et nous, nous ferons de même chez les nôtres. Nous ne pouvons pas comprendre que la police non seulement porte la main sur les journalistes en plein exercice de leur métier d’informer mais aussi qu’ils se permettent, en outre, de les pourchasser jusque dans la salle de rédaction », a déclaré, très touché, le directeur de la principale association de défense et de promotion de la liberté de la presse qui a invité son interlocuteur à faire cesser ce qui a tout l’air d’une agression voulue ou entretenue. Appel au respect des textes Après l’audience, Désiré-Israël Kazadi s’est félicité, devant la presse, de la promptitude avec laquelle l’enquête a été ouverte et a remercié la hiérarchie de la police pour la convivialité qui a caractérisé les échanges. Il a aussi souhaité que des rencontres bipartites entre les majors des associations professionnelles des médias et la hiérarchie de la police se tiennent très souvent en vue d’ôter tout suspicion entre les deux corps censés évoluer en parfaite harmonie. De son côté, l’Inspecteur général de la police s’est dit particulièrement touché par les faits imputés à ses hommes et s’est félicité de la démarche entreprise par la profession. « C’est ça la démocratie. Lorsqu’on est lésé, on va vers ceux qui peuvent avoir des solutions. Nous compatissons à ce qui vous est arrivé. En même temps, nous condamnons le comportement anti démocratique de ceux qui se sont illustrés dans l’un ou dans l’autre cas », a souligné le général Oleko, entouré de ses adjoints dont le général Boluwa. L’inspecteur général de la PNC a assuré ses interlocuteurs de l’ouverture d’une procédure. « Des enquêteurs ont déjà posé des actes de procédure. Des personnes soupçonnées ont déjà été interpellées et entendues et des charges évidentes ont été mises à leur charge. Je tiens cependant à vous assurer qu’aucun responsable n’a commandité l’acte. À l’issue de la procédure, des policiers qui s’étaient rendus coupables ont été arrêtés et les auteurs en auront pour leur compte », a-t-il rassuré. Le général Oleko a, en outre, invité les responsables des organisations professionnelles à sensibiliser les journalistes à l’observance de leur déontologie professionnelle. « Il est de moment où les journalistes diffusent des choses à la limite du tolérable », s’est-il plaint. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Des éléments de la Police nationale congolaise/ Photo John Bompengo/RO |