Alain Juppé à La Repubblica : « La France doit retrouver sa crédibilité »Vendredi 21 Octobre 2016 - 18:55 Le maire de Bordeaux et candidat possible à l’élection présidentielle française l’an prochain a présenté sa vision politique aux Italiens. Si, par extraordinaire, il y avait encore des Italiens ignorant qui est M. Alain Juppé, ils ont forcément fini par combler leur lacune vendredi matin. Pas une chaîne de télévision, pas une radio, pas une revue de presse qui ne présente ou ne commente l’interview que l’actuel maire de Bordeaux, en France, a accordée au deuxième plus grand tirage d’Italie, le quotidien La Repubblica de sensibilité de centre-gauche. Les uns l’ont présenté comme le probable vainqueur des primaires de la droite française, d’autres carrément comme le prochain successeur de François Hollande, tant les sondages lui prédisent une montée facile des marches de l’Élysée l’année prochaine. Sa parole est donc d’autant plus écoutée ici que son rival Nicolas Sarkozy, ancien président français marié pourtant à une star italienne, a du mal à susciter la sympathie de ce côté-ci des Alpes. L’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, pourtant de droite aussi, l’a souvent traité d’«arrogant ». Beaucoup centrée sur la politique européenne de la France et la place de l’Europe, l’interview de M. Alain Juppé a montré un europhile déplorant le fait que la voix de la France ne pèse plus beaucoup dans le monde, en Europe. Si élu, il allait œuvrer à lui faire retrouver de sa crédibilité. « La voix de la France ne pèse plus. Nous avons été laissés en marge de nombreuses négociations », alors que la France est co-fondatrice de l’Union européenne. « Nous devons retrouver notre force et notre crédibilité en faisant des réformes sérieuses comme celle des retraites et du marché du travail », a ajouté l’ancien Premier ministre dont les propos tombent dans un contexte italien tout à la réforme justement. Dans un peu plus d’un mois, le 4 décembre, la Péninsule organisera un référendum sur la Constitution dont l’issue, a dit M. Matteo Renzi, le Premier ministre de gauche, pourrait décider de son avenir politique. Déjà le vendredi marquait le premier de deux jours d’une grève que les syndicats veulent "dure", pour protester contre les réformes de M. Renzi. Il ne s’agit pas de reculer mais de faire retrouver son rang de leader social et économique à la France à l’intérieur de l’Europe, par des réformes. Car « ce n'est que lorsque nous serons à nouveau à égalité avec l'Allemagne que nous pourrons élargir le leadership à d'autres », a indiqué M. Alain Juppé. Mais la France, tout comme l’Italie, ne doivent pas agir seules. Et l’union d’une Europe, qui commence à se fissurer avec la sortie annoncée de la Grande-Bretagne et son Brexit, doit au contraire pousser à se serrer les coudes. « Nous devons retrouver la conscience de notre destin commun », car il serait « désastreux d'imaginer que chaque pays puisse agir seul ». « Nous risquons de devenir des états vassaux de la Russie, de la Chine ou d'autres », a ajouté l’homme politique français à l’intention des Italiens. Lucien Mpama Notification:Non |