Alimentation : le Proader adopté pour la production et la transformation du manioc panifiable

Mardi 3 Mai 2022 - 14:15

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Le projet, déjà financé par la Banque africaine de développement (BAD) en République démocratique du Congo (RDC), a été choisi pour assurer la nouvelle mission dans sa zone d’action, en encadrant les opérateurs agricoles en vue de réduire l’importation de la farine de blé et de faire face à la pénurie de ce produit occasionnée par la guerre Russie-Ukraine.

 

La RDC se tourne désormais vers la production et la transformation du manioc panifiable. Ce, dans le but de réduire l’importation de la farine de blé. Ceci est également l’une de parades à la pénurie de la farine de blé causée par la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, entraînant des conséquences économiques néfastes dans le monde.

Dans cette optique, la BAD a accepté de contribuer à la matérialisation de l’initiative du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, d’associer la farine de manioc dans la fabrication du pain. Cet appui financier de la BAD se fera à travers les différents projets déjà financés en RDC. Le Projet d’appui au développement intégré de l’économie rurale (Proader), ancré à la Direction de l’économie rurale de l’Administration du développement rural, a été choisi pour assurer cette nouvelle mission dans sa zone d’action.

Des activités sur le terrain

Etant donné que le Proader couvre sept provinces du pays, dont le Kongo central, le Kwango, le Kwilu, le Maï Ndombe, le Kasaï, le Kasaï central et le Kasaï oriental, cette nouvelle mission sera donc exécutée dans trente secteurs ou entités territoriales décentralisées (ETD) desdites provinces.

En vue de l’exécution de cette mission, des experts de ce projet ont été dépêchés en mission, pour un premier temps dans la province du Kongo central. Cette mission a consisté en la vérification des capacités techniques, en ressources humaines et équipements de l’opérateur agricole Layuka. Ceci, conformément à l’une des recommandations de la dernière mission de la BAD effectuée du 21 février au 15 mars en RDC, en vue de l’amélioration du portefeuille des projets du secteur agricole et rural et d’appui au développement de la filière de manioc à travers la promotion de la farine panifiable.

Un travail avec l’opérateur agricole sous contrat avec le Proader

L'opérateur agricole, déjà sous contrat avec le Proader pour la production et la transformation de 1 600 hectares de manioc, verra son volume des prestations augmenter de 1 400 hectares de manioc panifiable. Les experts du projet sont descendus sur le terrain pour évaluer les capacités techniques, en ressources humaines et équipements de l’opérateur agricole Layuka dans le territoire de Madimba. Ce, après avoir rencontré la ministre provinciale du Kongo central en charge du Développement rural, Pauline Mvibidulu.

Conduite par le directeur administratif et financier de l’Administration du développement rural et responsable de l’équipe judiciaire du Proader, Désiré Bujiriri, cette mission a également visité quelques concessions et champs des autres structures devant travailler sous la houlette de la société Layuka, dans les territoires de Tshela, Songololo et Mbanza-Ngungu. L'inspection a notamment permis à cette équipe de s’assurer de la sécurité foncière.

Après avoir également visité quelques unités de transformation à Lukula et Luozi ainsi qu’un fabricant des usines de transformation du manioc, la mission du Proader va dresser un rapport à la hiérarchie qui l’a mandatée en vue de guider la décision en faveur de l’augmentation ou non de volume des prestations de l’opérateur agricole Layuka.

Cette mission a aussi connu la participation de la présidence de la République à travers sa Cellule d’appui aux programmes d’urgence intégrés du développement communautaire. La prochaine étape sera la province du Kwango, où elle évaluera les capacités d’un autre opérateur agricole, l’Ecosac, qui apporte de l’appui aux paysans-producteurs agricoles. Cet entrepreneur agricole a reçu des moyens auprès du  Proader pour appuyer 1 072 ménages avec 1 072 hectares de manioc (et de maïs inclus), en raison d’un hectare par ménage, à travers cinq différents sites (vastes étendues à perte de vue) disséminés au niveau du plateau situé à cheval entre les territoires de Bukanga-Lonzo et Pont-Kwango, dans la province du Kwango.

Un projet financé à hauteur de 60 millions de dollars

Le Proader est un nouveau projet du gouvernement de la République sous ancrage institutionnel du ministère du Développement rural. Il bénéficie de l’appui financier de la BAD estimé à plus de 60 millions de dollars américains, en termes de don et de prêt. L’objectif poursuivi étant de promouvoir une économie rurale dynamique et prospère en RDC. Ce projet vise l’amélioration des investissements productifs et sociaux afin de rendre plus attractif et productif le milieu rural congolais. Il ambitionne également  la promotion du développement du secteur privé et de l’entrepreneuriat agricole et rural, afin de favoriser la diversification et la valorisation de la production agricole.

Avec sa stratégie ayant pour base les quatre P : partenariat public-privé-producteur, le Proader est lié par une convention avec l’opérateur agricole Layuka Sarl qui est déjà actif dans le secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu, et dans le secteur Ngufu, territoire de Madimba. Dans ces parties du Kongo central, cette société agricole a déjà emblavé de dizaines d’hectares de manioc et installé plusieurs champs écoles dans différents sites. Et elle a même une usine de transformation de manioc au niveau de la cité de Madimba.

Le Proader, par ailleurs, comporte trois grandes composantes dont le renforcement des capacités, avec trois axes (appui au développement; appui institutionnel aux services techniques et structures impliquées; et appui à la nutrition, sensibilisation à l’alimentation et les actions essentielles en nutrition), la promotion des investissements productifs et sociaux, avec cinq axes (le développement des partenariats commerciaux ; le développement des compétences et des innovations dans le secteur agricole et rural chez la femme et le jeune ; l’autonomisation de la femme vivant en milieu rural ; l’agroforesterie communautaire ; le développement des infrastructures structurantes) ainsi que la gestion du projet, avec comme axes : la gestion administrative et financière, le suivi-évaluation, la passation des marchés, la communication et la surveillance de la conformité environnementale.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Vue d'un champ de manioc

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