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Anna Mayimonna milite pour la représentativité de la femme dans les médias

Dimanche 2 Mars 2014 - 23:30

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Journaliste professionnelle, Anna Mayimona porte le flambeau de la lutte pour la représentativité de la femme dans les médias. Pour mieux atteindre cet objectif, cette dame de principe et de détermination milite depuis plusieurs années au sein de l’Union congolaise de femmes de médias (Ucofem) où elle occupe aujourd’hui le poste de directrice nationale

Anna Mayimona, directrice nationale de l’Union congolaise de femmes de médias (Ucofem)Les Dépêches de Brazzaville : Quelles sont les raisons qui ont entraîné la création de l’Ucofem ?
Anna Mayimona : En 1990, le vent de la démocratie a soufflé en RDC. Cela a eu pour conséquence la floraison des organes de presse. Dans ces structures, la femme, bien que présente, n’émerge pas. On trouve moins de femmes dans les postes de décision. Deux raisons majeures sont avancées : d’une part, la journaliste est souvent désintéressée ; d’autre part, il y a une absence de politique visant la promotion des femmes. Conscientes de cette situation et soucieuses de pouvoir améliorer les conditions de travail de la femme des médias en vue d’assurer sa promotion dans le monde communicationnel, les femmes des médias ont créé l’Ucofem en septembre 1996, à l’initiative de sept jeunes femmes journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel.

LDB : Que fait l’Ucofem pour promouvoir le genre dans les médias ?
En vue d’atteindre ses objectifs, l’Ucofem a circonscrit quatre axes majeurs dans ses activités : la formation, la sensibilisation, le plaidoyer et la production à travers l’organisation de formations pour le renforcement des capacités des femmes et des hommes des médias et autres acteurs en lien avec la communication ; la sensibilisation de la population aux questions des droits des femmes et la promotion du genre ; le plaidoyer auprès des acteurs clés des médias pour la prise en compte du genre dans leur travail et, enfin, la production de programmes médiatiques aussi bien audiovisuels qu’écrits et des études et recherches sur les questions de genre.

LDB : La profession de journaliste se féminise de plus en plus, mais les femmes sont toujours sous-représentées, surtout dans les postes de décision. Comment expliquez-vous cette situation ?
Les femmes sont moins nombreuses aux postes de décision dans les médias, parce qu’il n’y a pas de politique pour encourager cela. Les hommes gardent leur leadership, et les femmes ne sont pas encouragées par une politique sensible au genre. Mais il faut quand même reconnaître que les choses commencent à bouger. Il y a une prise de conscience qui a commencé à naître aussi bien au niveau des hommes que des femmes elles-mêmes. Nous pensons que la situation de la femme est en train de s’améliorer. C’est donc un combat de longue haleine qui implique aussi bien la femme que l’homme.

LDB : Quelles sont les stratégies que l’Ucofem met en place pour promouvoir le genre dans les médias ?
Dans son combat pour la promotion du genre dans les médias, l’Ucofem met en place plusieurs stratégies pour atteindre tous les acteurs. C’est dans ce cadre que nous travaillons avec les différents partenaires, notamment pour le renforcement des capacités de nos membres sur les questions du genre et sur le monitoring. Nous organisons aussi des campagnes de sensibilisation aux sujets liés à la femme et nous menons également des plaidoyers auprès des décideurs pour qu’ils puissent adopter des politiques allant dans le sens de la promotion des droits de la femme dans les médias.

Propos recueillis par Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Anna Mayimona, directrice nationale de l’Union congolaise de femmes de médias (Ucofem) ©DR