Assemblée nationale : le projet de budget 2016 sous examen

Lundi 26 Octobre 2015 - 18:15

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L’examen de la loi des finances pour l’exercice budgétaire 2016 a débuté le 26 octobre à l’Assemblée nationale.

Le Premier ministre Matata Ponyo a présenté devant les députés nationaux l’économie de ce projet de budget présenté en équilibre à hauteur de 8437,4 milliards FC, soit 20,6% de PIB et un taux de régression de 0,7 par rapport à la loi de finances de 2015. Il a fait savoir que ledit budget a été élaboré dans un contexte particulier caractérisé par la baisse des cours des principales matières d’exportation du pays mais aussi par l’organisation des élections et le découpage territorial. Le Trésor public, a-t-il reconnu, a subi le contrecoup de cette régression ayant affecté sensiblement les ressources de l’Etat.

D’où, a dit Matata Ponyo, l’option prise par le gouvernement de mener une série des politiques sectorielles afin d’amortir cette contrainte en procédant à une transformation progressive de l’économie de rente actuelle vers une économie productive marquée par la diversification des secteurs de production. Et le Premier ministre d’alerter que le niveau des recettes pour l’année 2016 sera légèrement en deçà de celui de 2015 eu égard au cours toujours bas des matières premières. Aussi la préfiguration budgétaire pour 2016 repose-t-elle sur les principaux indicateurs et agrégats économiques ci-après : taux de croissance PIB (9%), déflateur du PIB (3,41%), taux d’inflation moyen (3,4%), taux d’inflation fin période (3,3%), taux de change moyen (933.45 FC le dollar), PIB nominal (41027 milliards de FC).

Quant aux axes prioritaires du programme d’action sur lesquels le gouvernement entend s’investir à fond pour l’exercice 2016, la poursuite de la finalisation des reformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat vient en ordre utile. Le gouvernement s’attellera aussi à conceptualiser la stabilité macroéconomique, à accélérer la croissance économique, à créer des emplois, à poursuivre la modernisation des infrastructures de base et à améliorer le cadre de vie et les conditions sociales de la population. Concernant le financement des élections, Matata Ponyo a indiqué que des ressources suffisantes évaluées à 537,8 milliards FC dont 500 milliards FC en recettes propres et 37,8 milliards FC en ressources extérieures seront disponibilisées. En fait, il a reconnu la faiblesse du projet de budget 2016 due essentiellement à l’étroitesse des recettes publiques.

D’ici fin décembre 2015, a-t-il ajouté, il se profile des recettes de l’ordre de 4961,7 milliards FC contre 4566 milliards FC. Egrenant quelques mesures d’encadrement visant à atteindre ces prévisions, Matata Ponyo a notamment épinglé la réduction des frais de fonctionnement des institutions, la réduction des frais de mission à l’étranger, la limitation de la suite des personnes devant accompagner les membres du gouvernement à l’étranger, la suppression de tous les services et projets faisant double emploi dans l’administration, la rationalisation des postes diplomatiques à l’étranger, etc. Dans son effort de doter le pays d’un budget conséquent reflétant l’immensité de son territoire, le Premier ministre a promis la mise en œuvre des mesures fiscales pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. Il a promis d’y travailler d’arrache-pied avec l’appui de l’Assemblée nationale et de l’ensemble des institutions de sorte à prévenir les dérapages du cadre macroéconomique.

Concernant l’exécution budgétaire pour le premier trimestre 2015 examiné par la chambre basse le 23 octobre dernier, Matata Ponyo a stigmatisé de nombreuses erreurs d’affectations des lignes budgétaires,  lesquelles erreurs ont, selon lui, été à la base de plusieurs dépassements décriés. Toutes ces erreurs, a-t-il ajouté, ont été corrigées permettant ainsi aux députés de disposer des données plus fiables. Les différents groupes parlementaires se succèdent via leurs délégués pour donner leur position par rapport à cette loi des finances 2016.

 

Alain Diasso

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