Attaques de Kinshasa : les évènements ont accru l'exaspération des familles italiennes en attente d’adoptionsMardi 31 Décembre 2013 - 17:50 Des familles italiennes bloquées en RDC appellent désespérément leur gouvernement à l’aide. Les attaques à Kinshasa, le 30 décembre, contre des sites institutionnels : le siège de la télévision, un camp militaire et l’aéroport international de Ndjili, ont eu un grand retentissement en Italie. La plupart des journaux les ont relatées mardi matin, car elles viennent ajouter à l’angoisse des familles italiennes qui attendent depuis deux mois l’accord du gouvernement pour pouvoir ramener en Italie des enfants congolais adoptés. « On nous dit que les adoptions sont bloquées jusqu'à septembre-octobre 2014. Faites quelque chose, aidez-nous à revenir avec les enfants », ont imploré Michela Gentili et Andrea Minocchi, venus adopter un enfant de deux ans, dans une conversation téléphonique avec leurs parents restés en Italie.
Le gouvernement de la RDC a décidé de bloquer les adoptions pour un an après le constat d’irrégularités dans les procédures. À Rome, on espère en une accélération du processus car, fait-on valoir, les irrégularités annoncées par Kinshasa ne concernent aucun des vingt-cinq cas italiens. En novembre dernier, la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, était venue plaider ce dossier à Kinshasa. Elle en était repartie avec la promesse d’un examen favorable rapide. Ses origines congolaises ainsi que sa concrétisation d’une aide médicale promise semblaient plaider pour cette issue.
Mais le Premier ministre italien Enrico Letta a dû lui aussi prendre le téléphone pour appeler son homologue congolais, Augustin Matata Ponyo, et donner un coup de pouce supplémentaire. Celui-ci se serait engagé à accélérer le réexamen des adoptions, en étudiant le cas des familles italiennes « en priorité ». Cécile Kyenge a confirmé : « Nous avons confiance dans la promesse du Premier ministre congolais ». Il reste que les attaques de lundi dans la capitale congolaise et dans d’autres villes de province ont accru l'angoisse des familles italiennes. « Nous sommes en danger », a écrit Enrico, un de ces Italiens, à la presse. « Je vous prie de nous aider à solliciter la Farnesina pour nous faire rentrer à la maison ».
Lucien Mpama |