Attentat terrorisme à Paris : François Hollande décrète une journée de deuil national et trois jours de drapeau en berneJeudi 8 Janvier 2015 - 11:00 Une enquête a été ouverte le 7 janvier au parquet de Paris pour « assassinats en lien avec une entreprise terroriste », après l'attaque terroriste du journal Charlie Hebdo qui a fait 12 morts dont 2 policiers et 4 blessés graves. Parmi les victimes figurent huit membres de la rédaction du journal, notamment les dessinateurs Charb, Canu, Wolinski, Tignous et le chroniqueur Bernard Maris. Une journée de deuil national a été décrétée par le président François Hollande. Les investigations ont été confiées à la Section anti-terroriste (SAT) de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Une piste sérieuse existe. Elle serait orientée vers la ville de Reims. Cependant, deux appartements qui auraient servi de planque aux trois suspects désormais identifiés, l'un à Pantin et l'autre à Gennevilliers, auraient été perquisitionnés par la police. Face à un « acte d'une exceptionnelle barbarie », François Hollande a appelé à l'unité nationale. « Notre meilleure arme, c'est notre unité. Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous séparer », a-t-il dit lors d'une courte déclaration solennelle adressée à la nation. Les drapeaux seront également en berne pendant trois jours. Le président français a convoqué à nouveau une réunion de crise avec le Premier ministre, plusieurs ministres en charge du terroriste ainsi que des responsables des services de sécurité. Cinq projets d'attentats terroristes auraient été déjoués en France depuis les interventions françaises en Libye et au Mali. Plusieurs rassemblements spontanés pour rendre hommage et pour appeler à la solidarité aux dessinateurs et journalistes tués et à Charlie Hebdo ont eu lieu sur le territoire national. Des manifestants munis de bougies, brandissaient des pancartes proclamant « je suis Charlie ». Un appel à « résister » a été lancé par toutes les communautés présentes en France. Plusieurs responsables religieux sont apparus côte-à-côte et ont tenu une position commune et une proposition commune qu'ils ont transmis au président de la République. L'ancien ministre de la Justice et garde des sceaux, Robert Badinter pense que cet attentat est un défi à la liberté de la presse et porte un coup à la démocratie : « ces journalistes sont morts parce que c'était des soldats de la liberté, au cœur de la démocratie ». Les réactions nationales et internationales Des réactions indignées se sont multipliées en France et à l'étranger. - En France L'ancien président Nicolas Sarkozy a dénoncé « une attaque sauvage ». Le Premier ministre Manuel Valls a proposé à Nicolas Sarkozy et à l'UMP à prendre place dans une marche républicaine prévue le 10 janvier à Paris. Face à l'attentat, Le maire de Bordeaux Alain Juppé, a appelé à « faire bloc », alors que l'ancien Premier ministre François Fillon a appelé à la solidarité, etc. -Dans le monde Le Premier ministre britannique David Cameron a condamné cette attaque « révoltante » et a souligné « la défense de la liberté d'expression et de la démocratie. Et ces gens ne pourront jamais nous ôter ces valeurs». Le président américain Barack Obama s'est dit « solidaire au peuple français en ces moments difficiles [...] La France est le plus vieil allié de l'Amérique et a été aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre les terroristes qui menacent notre sécurité commune et le monde». Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé le terrorisme «sous toutes ses formes». Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a évoqué la France comme «symbole de la liberté», alors que la chancelière Angela Merkel a condamné un « attentat abominable ». Le pape François a, à son tour condamné avec la «plus grande fermeté» l'«horrible attentat» perpétré contre le journal. L'Iran quant à lui, a dénoncé a estimé que «tout acte terroriste contre des innocents est étranger à la pensée et aux enseignements de l'islam». La Turquie a condamné le terroriime qualifiant l'islam de «religion de paix». Pour le Qatar «de tels actes visant des civils non armés contredisent tous les principes et toutes les valeurs morales et humaines ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, s'est déclaré «consterné» qualifiant le geste «d'attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse, deux piliers de la démocratie». Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a affirmé que « ceux qui ont commis cet attentat ont trahi l'Islam, déshonoré le prophète Mohamed et tourné le dos à Dieu. Tout le contraire de ce qu'ils prétendent défendre». C'est l'attentat le plus meurtrier en France depuis 1961. Actuellement à Londres, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Gérard Briard, a indiqué que « les menaces étaient ressenties de façon moins forte ces derniers temps ». Le plan Vigipirate a été relevé en Ile-de-France à « alerte attentats », le niveau le plus élevé. Les effectifs de soldats en patrouille sont passés de 450 à 650 hommes.
Noël Ndong |