Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
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- Analyse - Xinhua
AvancéeMardi 17 Février 2015 - 12:31 L’Histoire dira si le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale qui s’est tenu à Yaoundé, en début de semaine, a marqué ou non une étape décisive dans la lutte que mènent les démocraties de cette partie du continent contre la secte Boko Haram. Mais ce que l’on peut d’ores et déjà tenir pour certain, c’est qu’il a fait prendre conscience à beaucoup que seules des actions concertées permettront de lutter efficacement contre l’extrémisme, la violence qui se répandent aujourd’hui comme une traînée de poudre dans cette partie du monde. Et de ce point de vue, l’on peut affirmer que ce sommet confère une nouvelle dimension à la coopération régionale. Jusqu’à présent, en effet, et même si des actions ponctuelles démontraient l’efficacité de leur entente, les États de l’Afrique centrale, et plus largement du Bassin du Congo, vivaient repliés sur eux-mêmes. Même s’ils affirmaient le contraire, ils faisaient en sorte de ne pas abaisser les frontières plus ou moins artificielles qui les séparent. Si bien que leur communauté tenait plus du principe que de la réalité, ce dont témoignaient les difficultés que leurs citoyens devaient surmonter lorsqu’ils voulaient se rendre d’un pays à l’autre. Certes les lignes ont commencé à bouger ces dernières années sous la pression de la mondialisation et grâce à l’essor des nouvelles technologies, mais les champs de la défense, de la sécurité, de la protection du territoire ne paraissaient guère concernés par cette ouverture. Au point que l’on en venait à se demander si l’Afrique centrale se doterait un jour d’un mécanisme régional capable de protéger ses populations. Or voici que la violence extrême, pratiquée par la secte Boko Haram, fait brusquement bouger les lignes puisqu’elle génère la mise sur pied d’une force régionale qui comptera près de neuf mille hommes et la mise en commun de soixante milliards de francs CFA pour les opérations à venir. Ce double pas étant franchi, il reste à édifier le système de défense qui permettra de faire de l’Afrique centrale un havre de paix. Nous n’en sommes évidemment pas encore là et les obstacles à franchir pour y parvenir sont nombreux, mais les pays comme le nôtre peuvent contribuer fortement à cette avancée comme le prouve notre action en Centrafrique. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas faire de Brazzaville le lieu où se débat entre spécialistes un tel projet ? Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |