Bas-Congo : lancement de la campagne de distribution gratuite des médicaments contre les MTN

Placée sur le thème « Agir pour réduire l’impact des maladies tropicales négligées », cette campagne cible quatre maladies MTN : l’onchocercose ou la cécité des rivières ; la filariose lymphatique, la schistosomiase et les géohelminthiases.  

La distribution de masse des médicaments consiste à l’administration des médicaments dans les communautés et écoles par les distributeurs communautaires ou enseignants formés. Elle contribuera, d’une part, à diminuer la gravité et les conséquences à long terme de la morbidité et, d’autre part, à une réduction durable de leur transmission.

Cette campagne cible tous les enfants âgés de 5 à 14 ans  pour ce qui est du traitement préventif contre les schistosomiases et les géohelminthiases.   Par contre, les personnes agées de 5 ans et plus sont ciblées pour le traitement préventif  contre l’onchocercose et la filariose lymphatique.

La stratégie qui sera utilisée est le porte-à-porte. Les distributeurs communautaires, explique le ministre de la Santé publique, visiteront toutes les maisons, cela autant de fois que nécessaire, pour traiter toutes les personnes éligibles et les enseignants administreront, à leur tour,  le même traitement aux élèves à l’école. L’objectif du traitement de masse de l’onchocercose et de la filariose lymphatique est fixé à 84% de la population totale et celui des géohelminthiases et schistosomiases à 75%.

Véritable problème de santé publique dans le monde, les maladies tropicales négligées affectent tous les quarante-sept pays de la région africaine de l’OMS, fait savoir le Dr Félix Kabange Numbi. Ces pays sont endémiques pour au moins une des dix-sept maladies figurant sur la liste  des maladies tropicales négligées de l’OMS. Parmi ces maladies, cinq d’entre elles sont évitables par la chimiothérapie préventive,  à savoir la filariose lymphatique, l’onchocercose, schistosomiase, helminthiase transmise par le sol et le trachome cécitant.

Parmi les cinq stratégies de lutte recommandées par l’OMS contre les maladies tropicales negligées,  à savoir la chimio préventive, la prise en charge intensifiée des cas, la lutte antivectorielle, la garantie d’une eau sans risque  sanitaire et de moyens d’assainissement et d’hygiène et la mise en œuvre des mesures  de santé publique vétérinaire. Le Dr Félix Kabange Numbi souligne que «  la chimiothérapie  préventive est mieux indiquée pour la lutte contre les maladies tropicales négligées. Et la distribution  de masses de médicaments contre ces maladies est  l’unique moyen le plus rentable. Elle contribue à diminuer les conséquences  à long terme de la morbidité de ces maladies et à réduire de façon durable leur transmission ».

Grâce à cette campagne, laisse entendre la ministre provinciale de la Santé du Bas-Congo, le Dr Thérèse Mambu Niangi, les populations pourront recouvrer une meilleure santé, car ces maladies sont des facteurs qui induisent par leur morbidité et leur mortalité un lourd fardeau à la province du Bas-Congo et freinent les initiatives de développement  mises en place.  

Les conséquences de ces maladies sont graves, reconnaît le Dr Thérèse Mambu Niangi, les maladies telles que l’onchocercose et la filariose lymphatique entraînent des séparations des mariages suite aux lésions cutanées et aux déformations des membres. Elles entraînent également la honte  et le traumatisme mental des personnes affectées. En sus de cela, elles occasionnent une baisse de rendement scolaire à cause des démangeaisons  et au final une baisse de la productivité économique et un coût  élevé de prise en charge à cause de la cécité qui peut s’en suivre dans le cas de l’onchocercose.

Pour vaincre ces maladies,  le délégué du représentant de l’OMS  appelle à l’implication de tous. «Nous ne devons plus jamais négliger les maladies tropicales. Si nous nous impliquons tous  efficacement, nous allons les vaincre et réduire le nombre des malades car il existe des médicaments qui sont efficaces et gratuits et peuvent être mis à la disposition des populations qui peuvent les prendre eux-mêmes», a-t-il dit.