Biodev 2030 : adoption d'un plan de travail pour la mise en œuvre du projetMardi 7 Janvier 2025 - 17:30 La ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a lancé, le 7 janvier à Brazzaville, la deuxième phase du projet Biodev 2030 qui accompagne les acteurs à analyser le potentiel de financements innovants à travers les approches de certificat biodiversité et de paiement des services environnementaux. Les travaux lancés permettront d'aboutir à l'élaboration d'un plan de travail conjoint qui guidera les actions et les interventions futures. Doté de dix millions d'euros, dont quatre cent mille préciblés sur le Congo, le projet se propose de prolonger l'accompagnement à l'opérationnalisation des engagements pris. Il est mis en œuvre par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) puis coordonné par Expertise France et financé par l’Agence française de développement (AFD). Le projet Biodev 2030 est une approche expérimentale de mainstreaming de la biodiversité mis en œuvre dans quinze pays pilotes dont le Congo, dans les contextes socioéconomiques, environnementaux et géographiques multiples. A travers un processus axé autour du dialogue multi-acteurs fondé sur la science, le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de l’accord de Kunming-Montréal dans ces pays en favorisant l’adoption de pratiques productives conciliant biodiversité et développement. Selon la coordonnatrice nationale du WWF-Congo, Clotilde Ngomba, le projet Biodev 2030 favorise l'émergence d'une vision nationale commune pour transformer les pratiques productives en faveur de la biodiversité. « Dans chaque pays, cette première phase s'est centrée sur trois secteurs, tels que l'agriculture, les mines, l'élevage, l'exploitation forestière, la pêche, etc. Au-dessus des filières, tels que le riz, le maïs, le coton, la canne à sucre, le café, les cultures maraîchères, le bois de construction, le bois énergique, le paillage, la pêche et d'autres secteurs... En République du Congo, la phase 1, clôturée en fin 2022, a permis d'identifier les principales menaces et opportunités qui pèsent sur les ressources naturelles dans les secteurs agricoles et miniers », a-t-elle souligné. Ce projet va également accompagner les autorités publiques nationales à l'institutionnaliser et à pérenniser un comité national consultatif biodiversité. Il s'agira de mettre en place concrètement une plateforme de dialogue multi-acteurs au niveau national pour coordonner les actions en faveur de la biodiversité. « Et dans cette optique, un dialogue national sera mis en place pour explorer les opportunités offertes par ces mécanismes financiers innovants. Ce dialogue permettra d'identifier un territoire pilote sur lequel des échanges se tiendront autour de ces approches étonnantes des enjeux sectoriels et de biodiversité ainsi que des synergies avec les projets existants et l'appétence politique locale. Cette démarche viendra donc enrichir les efforts en cours et permettra de mieux structurer les initiatives en matière de conservation et de financement durable », a indiqué la ministre Arlette Soudan-Nonault. Le projet vise à soutenir la mise en œuvre en renforçant les capacités techniques et institutionnelles des acteurs locaux et valoriser les résultats ainsi que les enseignements clés du projet. « Les résultats attendus à travers cette composante communauté de pratiques du Mass Streaming visent à renforcer la méthode Biodev 2030 comme outil de référence pour l'intégration et la mobilisation de ressources financières. La méthode et cette communauté seront promues lors d'événements phares tels que la COP et le Congrès mondial de l'UICN en 2025 afin d'attirer les bailleurs de fonds et d'encourager d'autres acteurs à adopter la démarche », a ajouté la ministre Arlette Soudan-Nonault. Le projet contribuera à renforcer la gouvernance de la biodiversité dans le pays en créant un espace de dialogue et de coordination indispensable pour répondre aux défis environnementaux actuels et futurs. En capitalisant sur les autres initiatives, en cours, il a pour ambition d'accompagner les acteurs à analyser le potentiel de financements innovants pour la biodiversité, tels que les certificats biodiversité et les paiements pour services environnementaux. « Dans la continuité des actions menées durant la première phase pilote, la deuxième phase de Biodev 30, dotée de 10 millions d'euros, dont 400 000 euros préciblés sur le Congo, se propose de prolonger l'accompagnement à l'opérationnalisation des engagements pris, et surtout leur déclinaison très haute au sein des territoires pilotes, ciblés auprès d'une quinzaine de pays partenaires, parmi lesquels la République du Congo. C'est dans cette perspective que le protocole d'entente entre le Congo, le WWF et l'AFD a été signé le 22 octobre 2024 », a indiqué Lalitte, premier conseiller à l’ambassade de France au Congo. La ministre a souligné que le Congo dispose de 145 000 km² de tourbières, aujourd'hui pratiquement évalués à 165 000 km², et quatorze aires protégées représentant pas moins de 13,6 % du territoire national et plus de 2 millions d'hectares de forêts certifiées gestion durable. « Le rapport planète vivant 2022 du VVF relève une baisse dévastatrice de 69% de la population d'animaux sauvages de vertébrés en moins de 50 ans (…) En adoptant le cadre mondial pour la biodiversité de Cumming, Montréal, en décembre 2022, lors de la COP 15 sur la biodiversité, les États, dont la République du Congo, ont affirmé une ambition forte pour la biodiversité, qui passe notamment par son intégration dans tous les secteurs économiques et par l'adoption de pratiques productives durables qui préservent la nature, comme le précisent les cibles 10, 14, 15, 16, 18 et 19 », a rappelé la ministre Arlette Soudan-Nonault. Fortuné Ibara Légendes et crédits photo :1-La ministre entourée des acteurs impliqués au projet/Adiac
2-Une vue d'ensemble lors du lancement du projet Biodev/Adiac Notification:Non |