Burundi : la Communauté d'Afrique de l'Est demande le report de la présidentielle

Les élections législatives et communales au Burundi qui doivent précéder la présidentielle prochaine, sont censées se tenir le vendredi 5 juin 2015. Mais les dirigeants est africains ont estimé que la conjoncture actuelle dans le pays ne permet pas la tenue des élections « de qualité » ouvertes à tous. Une décision  qui a aussitôt été saluée par le parti au pouvoir à Bujumbura.

Les chefs d’État de la région ont par ailleurs exigé la fin des violences dans le pays ainsi que« le désarmement urgent de tous les mouvements de jeunesse armés ». Le communiqué final de ce sommet extraordinaire, ne fait pas mention de la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin. Pour le parti FDD-CNDD au pouvoir, le débat sur la fameuse candidature de Nkurunziza est définitivement clos. « Le président a accueilli positivement la décision des chefs d’État de l’EAC. C’est une décision qui respecte la souveraineté de notre pays», a indiqué le porte-parole de la présidence burundaise.

Cependant du côté des opposants à la candidature à un troisième mandat du chef de l’État sortant, c’est « la déception totale ». « Nous sommes déçus parce que le sommet n'a rien dit sur la question qui nous préoccupe: nous ne sommes pas descendus dans la rue pour obtenir le report d'un mois et demi des élections », a confié l'un des leaders des manifestations de la rue.

Lors de ce sommet, deux absences de taille suscitent des interrogations : outre le président Pierre Nkurunziza qui n’a pas fait le déplacement, le président rwandais Paul Kagame n’a pas pris part au sommet de Dar es Salaam sur la crise au Burundi. Ce dernier a été représenté par sa ministre en charge de l'Afrique de l'Est, Valentine Rugwabiza.

Le 13 mai, l'opposition avait profité d'un sommet toujours à Dar es Salaam pour tenter un coup d'État contre le président burundais, présent au sommet. Les manifestations de la rue se poursuivent contre la candidature de Pierre Nkurunziza. Depuis fin avril, les violences dans le pays ont fait une trentaine de morts. La semaine dernière, la vice-présidente de la Commission électorale a fui à l'étranger, remettant encore un peu plus en cause la tenue des prochaines élections.