Burundi: la communauté internationale demande un report des électionsMardi 12 Mai 2015 - 16:26 Les conditions actuelles ne permettent pas l’organisation des élections apaisées et acceptées par tous au Burundi, ont estimé ce 11 mai, l’Union européenne, les Etats-Unis et la Suisse, appelant les autorités de ce pays à revoir le calendrier électoral. Le parti au pouvoir a choisi cette date pour officialiser sa campagne électorale. Cette demande de la communauté internationale intervient une semaine après l’appel lancé par l’Union africaine (UA) recommandant le report du scrutin à cause des violentes manifestations en cours à Bujumbura. La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a indiqué lors de sa récente visite dans la capitale burundaise, que tous les doutes doivent être levés avant le scrutin pour permettre « la tenue d’élections transparentes, libres, régulières et inclusives ». S’exprimant au nom de la Suisse et des Etats-Unis, l’envoyé spécial de l’UE pour la région des grands Lacs, Koen Vervaeke, a invité le peuple burundais à éviter toute sorte de violence : « Nous avons encouragé fortement le gouvernement burundais à prendre des mesures d'apaisement et l'idée d'un glissement du calendrier électoral serait à nos yeux une bonne chose », a déclaré lundi Koen Vervaeke. Les élections générales au Burundi sont prévues le 26 mai pour les législatives et communales, et le 26 juin pour la présidentielle. Depuis l’annonce fin avril dernier de la candidature pour un troisième mandat du président sortant, Pierre Nkurunziza, des violentes manifestations de l’opposition ont plongé le Burundi dans une impasse politique. Des pays comme les Pays-Bas, la Suisse et la Belgique, ont annoncé la suspension de leur aide électorale au profit du Burundi. La coalition CNDD-FDD au pouvoir a lancé officiellement sa campagne en vue des communales du 26 mai prochain. Le président sortant Pierrre Nkurunziza a fait savoir que l'unique voie de sortie de crise dans son pays, est la tenue des élections ouvertes à tous. « Il y a la paix,…il y a la démocratie », a déclaré le président burundais, devant plus de 10.000 militants et supporters de son parti qui ont assisté au lancement de la campagne électorale. Le budget électoral du Burundi est estimé par la Commission électorale nationale à environ 60 millions de dollars. L’Etat burundais dit pouvoir en assumer 21 millions et a réclamé 39 millions d'aide étrangère. Les partenaires étrangers cités précédemment conditionnent leur appui au report du processus et l’ouverture d’un dialogue élargi entre pouvoir et opposition. « Notre volonté est que le Burundi réussisse le processus électoral », a insisté le diplomate européen Vervaeke. Les dirigeants de la région ont convoqué ce mercredi 13 mai à Dar- es Salaam en Tanzanie, un sommet extraordinaire de la Communauté d'Afrique de l'Est pour examiner la question burundaise. Les Etats comme la République démocratique du Congo, le Rwanda et la Tanzanie continuent de recevoir un afflux de réfugiés burundais. Près de cinquante mille, estime le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
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