Burundi : le président Pierre Nkurunziza remanie son gouvernementLundi 18 Mai 2015 - 18:30 Quatre jours après le coup d’État manqué, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a remercié trois de ses ministres dont ceux de la Défense et des Affaires étrangères. Ce limogeage serait la conséquence de leur incapacité à gérer la crise. Le ministre de la Défense, Pontien Gaciyubwenge, est démis de ses fonctions et remplacé par un civil, Emmanuel Ntahonvukiye. Alain Aimé Nyamitwe proche du chef de l’État, ancien ambassadeur du Burundi auprès de l'Union africaine (UA), hérite des Affaires étrangères en remplacement de Laurent Kavakure, a annoncé, lundi, le porte-parole de la présidence burundaise, Gervais Abayeho. Le ministère du Commerce a aussi fait les frais de ce remaniement. Virginie Ciza est remplacée par Irina Inantore, rapporte l’AFP. La présidence ne donne pas plus de détails sur les raisons de ces limogeages. Certaines sources évoquent leur mauvaise gestion des manifestations, ce qui a conduit à la tentative du putsch avorté. « Cela peut être lié ou ne pas être lié aux derniers évènements politiques. Les ministres sont suivis au jour le jour, et le président les change dès qu'il estime que c'est nécessaire », a indiqué le porte-parole Abayeho. Le ministre de la Défense sortant, Pontien Gaciyubwenge, paie le prix de sa gestion des manifestations et des ordres qu'il a donnés qui semblaient contredire ceux du président Nkurunziza. Il avait demandé au début du mois à l’armée d’« être du côté des manifestants » et exiger « le strict respect des accords d’Arusha ». La Défense sera désormais dirigée par un ancien magistrat, une personnalité apolitique. Une première depuis cinquante ans au Burundi, a indiqué le porte-parole de la présidence. D’après une source proche de la présidence citée par l’AFP, « le ministre des Relations extérieures, lui, n'a pas été à la hauteur ». Il n'est pas parvenu à expliquer et à convaincre la communauté internationale sur les questions de l'heure. Quant à la ministre du Commerce, elle est limogée alors que le Burundi traverse depuis trois mois une pénurie de produits pétroliers, l’une des revendications des manifestants. Le président Pierre Nkurunziza qui a échappé à une tentative de coup d’État le 14 mai dernier, s’est confié à la presse le dimanche à Bujumbura. Selon le président burundais, seule la voie du dialogue peut permettre à son pays d’échapper aux violence et terrorisme. « Nous avons pris des mesures contre les shebab, nous prenons au sérieux ces menaces », a-t-il déclaré avant d’annoncer la tenue d’une réunion consacrée à la menace des insurgés somaliens shebab. La violence au Burundi a poussé plus de 100 000 civils à fuir le pays pour se réfugier principalement en République démocratique du Congo, au Rwanda, et en Tanzanie. Le Burundi tient des législatives et communales le 26 mai, avant la présidentielle du 26 juin 2015. Dans ce contexte, la présidence burundaise n’a pas exclu un possible report du calendrier électoral.
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