Burundi : l’offensive diplomatique de la France critiquéeMardi 12 Avril 2016 - 18:23 Paris a pressé le gouvernement burundais à mettre en œuvre « sans délai » l’engagement à un dialogue avec l’opposition. L’opposition s’insurge de son côté, contre un projet de résolution présentée par la France au Conseil de sécurité des Nations unies visant à dépêcher une centaine de policiers chargés d’obtempérer la crise politique que connaît le pays. Dans un communiqué, l’ambassade de France à Bujumbura rappelle qu’à l’initiative de Paris, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2279, à l’unanimité, qui appelle toutes les parties burundaises au dialogue, sous la médiation africaine, et à respecter les engagements pris par le gouvernement burundais. La résolution vise à renforcer le rôle des Nations unies, en donnant un mandat de « bons offices » au conseil spécial du secrétaire général, Jamal Benomar. A l’opposé du pouvoir burundais, l’opposition et certains mouvements rebelles armés ont mal accueilli cette proposition de Paris. Il faut rappeler que le pouvoir burundais avait fait échec à une « Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) », forte de 5.000 soldats. Les Forces républicaines du Burundi (Forebu) avaient regretté « amèrement » que Paris « ose, sans vergogne, présenter un projet de résolution qui n’a aucun effet susceptible de contribuer au règlement pacifique de la crise politico-sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays ». Les Forebu exigent « plutôt que les forces militaires et policières [burundaises] déployées dans les missions de maintien de la paix dans les autres pays soient rapidement rapatriées, en vue de venir contribuer au rétablissement de la paix qui manque dans leur pays, depuis bientôt une année ». Faute de quoi elles menacent dans le communiqué, de prendre « leurs responsabilités pour rétablir l’ordre et la tranquillité ainsi que la sécurité et la stabilité sur tout le territoire burundais ». « Face à la démission du Conseil de sécurité », la Résistance pour un Etat de droit (Red), a lancé un appel à toutes les forces vives pour rejoindre le front de la résistance armée. Le Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000 (Cnared) s’est dit « surpris » par le caractère « dérisoire » du remède proposé par la résolution des Nations unies, « au regard de la gravité de la situation sociopolitique du Burundi ». Plutôt favorable à une force de maintien de la paix « et non des policiers observateurs », le Cnared pense qu’ « une poignée d’experts ne peut pas stopper la saignée qui vide le Burundi de ses forces vives, obligées de s’exiler pour ne pas finir dans des fosses communes ». A défaut d’une force onusienne, l’opposition en faveur de l’initiative de l’Union africaine (UA) d’un déploiement de 5000 militaires, et « des négociations inconditionnelles avec le pouvoir ».
Noël Ndong Notification:Non |