Burundi : l’UA appelle au dialogue et demande un consensus sur la date des électionsLundi 15 Juin 2015 - 17:15 Réuni le 13 juin à Johannesburg, en Afrique du Sud, le conseil Paix et sécurité de l’Union africaine a réclamé la reprise rapide du dialogue politique au Burundi et l’adoption d’une date consensuelle pour les élections. La crise politique au Burundi, la guerre civile au Soudan du Sud et la lutte contre le terrorisme avaient été mis à l’ordre du jour du conseil Paix et sécurité du 25e sommet de l’Union africaine (UA). Mais c’est finalement le dossier burundais qui, sans surprise, a dominé les débats. Dans un communiqué final publié à l’issue de sa réunion, le conseil Paix et sécurité a exprimé sa « profonde préoccupation face à l’impasse persistante » au Burundi et réclame la reprise rapide du dialogue entre le camp présidentiel et l’opposition pour permettre la tenue des élections « libres, crédibles et transparentes ». S’il ne mentionne pas explicitement un report des élections législatives et présidentielle, prévues pour les 29 juin et 15 juillet, le texte affirme toutefois que « la date des élections devra être fixée par consensus entre les parties burundaises ». Il recommande également le déploiement d’experts militaires de l’UA dans le pays « pour vérifier le processus de désarmement des milices et autres groupes armés ». Dans son discours d’ouverture, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a exprimé la position de l’organisation panafricaine sur la crise burundaise. « Nous sommes préoccupés par l’impasse actuelle dans le processus politique. Seul un dialogue constructif peut permettre une solution durable. Nous espérons que les Burundais parviendront à un consensus pour permettre la tenue des élections dans un avenir proche », a-t-elle déclaré. Le communiqué mentionne également la « détermination » de l’UA à prendre, « avec le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies », d’éventuelles sanctions. Le conseil de Paix et sécurité a annoncé également l’envoi de trois types de missions. L’une composée d’observateurs des droits de l’Homme, la deuxième visant à surveiller le processus de désarmement des milices, à savoir des experts et des militaires. Et la troisième ne se rendra au Burundi que si les conditions sont réunies pour des élections crédibles : il s’agit d’une mission d’observation électorale censée permettre à l’UA de décider ou non de reconnaître les résultats sortis des urnes. Et pour s’assurer de la mise en œuvre de ces décisions, une délégation ministérielle avec la participation de la commission devrait se rendre la première semaine de juillet au Burundi. Le 25e sommet de l’UA a eu pour thème « L’Autonomisation des femmes ». Sur ce, Nkosazana Dlamini-Zuma a appelé à plus d’intégration des femmes. « Si nous continuons à intégrer des femmes au rythme actuel, cela va nous prendre 80 ans afin d’atteindre la parité. Nous devons faire plus afin que notre continent se développe au maximum de ses capacités. Et ce continent ne pourra atteindre ce stade si nous n’intégrons pas les femmes », a déclaré dans son discours la présidente de la Commission de l’UA. En outre, Nkosazana Dlamini-Zuma a salué la création d’un marché commun entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, ratifié en Égypte cette semaine. « Il s’agit d’un premier pas vers la création d’une zone de libre-échange continentale », a-t-elle ajouté. Sur la migration, « nous devons mettre fin au périlleux voyage qu’entreprennent chaque année des milliers d’Africains vers l’Europe et développer les opportunités sur le continent pour notre jeunesse », a-t-elle dit, appelant ainsi au libre mouvement des biens et des personnes sur le continent. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |